Par Albert Savana.
Les autorités sénégalaises ont fait du tourisme un levier de choix pour la réussite du Plan Sénégal émergent (PSE).C’est dans cette perspective qu’elles ont consenti d’accorder au secteur privé un crédit hôtelier évalué à 5 milliards de FCFA à travers l’activité de la banque nationale pour le développement économique (BNDE).Un cagnotte jugée encore insuffisante par les acteurs d’un secteur très mal en point à cause de plusieurs facteurs bloquants dont l’érosion côtière et les effets conjugués de la crise financière internationale
Le crédit hôtelier et touristique sénégalais est doté d’une enveloppe initiale de cinq milliards de F Cfa. Une première tranche estimée à 1,309 milliards de F Cfa vient d’être distribuée à un premier lot de 14 entreprises dudit secteur, représentatives de toutes les régions du pays. Pourtant le patronat du secteur par la voix du Président de la fédération des organisations patronales de l’industrie touristique (FOPITS), Mamadou Racine Sy, a jugé insuffisant le montant du crédit.
Pour cette figure de proue du secteur, le comité de sélection installé par les autorités devrait faire en sorte que des garanties excessives ne soient pas exigées aux hôteliers. «On ne peut pas demander aux gens un apport de 10%, plus une hypothèque et autre chose… Ce qui rendrait insensé le crédit hôtelier .Si tel est le cas, autant s’adresser à une banque classique». Le secteur privé roule plutôt pour une promesse d’hypothèque à la place de l’hypothèque réelle.
Ce crédit hôtelier s’ajoute rappelons-le à plusieurs mesures dont la réduction des taxes, l’exonération fiscale sur 10 ans en Casamance et la suppression du visa d’entrée. Secteur névralgique de l’économie nationale, le tourisme est à la croisée des chemins. C’est sans doute la raison pour laquelle, les responsables de la BNDE ont décidé de ne pas rester les bras croisés. Elles ont signé une convention de partenariat avec la tutelle, le ministère des Transports aériens et du Tourisme, en l’occurrence.
En réalité, cette convention a pour objet d’apporter les ressources nécessaires au financement des projets de rénovation et d’extension d’établissements touristiques. Elle servira aussi au renforcement de leurs fonds de roulement et au renouvellement du parc hôtelier.
Avec une dotation initiale de cinq (5) milliards de FCFA dont deux (2) milliards libérés sur le budget 2016 et trois (3) milliards sur le budget 2017, le Crédit hôtelier et touristique, plafonné à cent (100) millions de FCFA, est octroyé à des conditions « très avantageuses » avec un taux d’intérêt de 3,5%, une durée de remboursement pouvant aller jusqu’à cinq (5) ans et un différé maximal de dix-huit (18) mois.