Le livre « Big Barrels: African Oil and Gas and the Quest for Prosperity » écrit par Nj Ayuk et João Marques constitue la grosse sensation de l’été africain des matières premières. En connaisseur, l’avocat qui a accompagné la Guinée Equatoriale dans son processus d’adhésion à l’OPEP aborde le secteur des hydrocarbures en s’appuyant – fait plutôt rare- sur ce qui se fait de bien dans divers pays dont le Gabon, la Guinée Equatoriale, la Tanzanie le Nigeria et le Ghana. Le diagnostic implacable dressé débouche sur des pistes d’une gestion durable des ressources, gage de paix et de prospérité. Nous avons rencontré Nj Auyk. Exclusif
Vous avez récemment écrit un livre sur le secteur pétrolier africain. Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à une telle démarche pour un secteur aussi spécifique. Quelles sont les principales caractéristiques de l’industrie pétrolière en Afrique?
J’ai été témoin sur le terrain des transformations positives liées au développement des ressources pétrolières d’un pays – je pense notamment à la naissance d’une industrie nationale, au développement des infrastructures physiques et sociales et à un plus grand accès à l’électricité. Pourtant pour beaucoup, en particulier au sein de la communauté internationale, l’exploitation du pétrole et du gaz en Afrique est largement décriée, évoquée même comme une malédiction. On parle peu des développements positifs et des réussites africaines. Avec Big Barrels, j’ai voulu raconter notre histoire – l’exploitation réussie des ressources pétrolières et gazières africaines par les africains-. Si nous ne nous approprions pas notre histoire, les autres le feront à notre place, comme cela a été le cas par le passé.
Dans la plupart des cas, les pays africains reçoivent moins de 10% des revenus tirés du pétrole. En tant qu’avocat d’affaires, qu’est ce qui doit changer dans l’approche de nos Etats pour augmenter la contribution du secteur pétrolier dans le financement du développement?
Honnêtement, il incombe aux pays africains de négocier de meilleures conditions pour leur peuple et d’engager des avocats et des négociateurs expérimentés dès le début de la conversation. Cela ne se limite pas à la participation de l’État. Il est important d’élaborer des politiques de contenu local et de les faire appliquer.
Il y a très peu de cabinets d’avocats africains qui interviennent dans le secteur pétrolier. Avez-vous le sentiment que Centurion est une exception?
Centurion est un cabinet d’avocats panafricain exceptionnel. Et nous continuerons à nous élargir afin d’offrir nos services juridiques sur tout le continent.
Vous avez récemment été choisi pour accompagner la Guinée Equatoriale dans son processus d’adhésion à l’OPEP. Comment le choix de votre cabinet a-t-il été fait?
(NDRL: N J Ayuk décline la réponse)
-En fait, qui est derrière Centurion? Quelle est la philosophie et que faites-vous par exemple pour la jeunesse africaine en mal d’opportunités?
Centurion a fait le pari de promouvoir le leadership des jeunes – la jeunesse est l’avenir de l’Afrique. Nous avons créé une fondation « Africa Now Foundation » pour soutenir les jeunes dans leur apprentissage et carrière professionnelle. Nous avons pris en charge le voyage et séjour d’étudiants qui ont participé à la conférence « Africa Oil & Power » à Cape Town en juin dernier. Depuis juin, Centurion Law Group est partenaire de l’Université d’Aberdeen pour offrir une bourse d’étude annuelle à quatre étudiants de troisième cycle. Les étudiants sélectionnés sont originaires du Cameroun, de la République Centrafricaine, de la Guinée Equatoriale, du Soudan du Sud, du Gabon, de la République du Congo , Tchad, Libéria, Sénégal et Éthiopie. Il suivent le cursus de Master en économie et finance de l’énergie pétrolière, gestion de l’industrie du pétrole et du gaz, les programmes LLM d’Aberdeen en droit du pétrole et du gaz et le MBA gestion de l’énergie. La moitié de leurs frais de scolarité tous leurs frais logement sont pris en charge.
Quels sont vos principaux objectifs pour les cinq années à venir?
A Centurion Law Group, notre objectif est de continuer à offrir des services juridiques pour les secteurs en pleine croissance en Afrique – secteurs minier, pétrolier et gazier et bancaire ainsi que le droit d’affaire. Le cabinet s’est agrandi rapidement et opère en Afrique du Sud, Guinée Equatoriale, Ghana, Maurice et Soudan du Sud.