L’agence de notation américaine vient de revoir à la baisse la note du Gabon, selon un communiqué, la faisant ainsi passer de B1 à B3, tout en maintenant les « perspectives négatives ».
Moody’s impute cette baisse à la détérioration des finances publiques, due à la chute persistante du prix du pétrole, et d’une capacité limitée d’ajustement politique. Le choc des prix a entraîné une baisse marquée des recettes gabonaises à 17% du PIB en 2016 par rapport à 30% en 2013, explique le communiqué.
Dans son rapport, l’agence cite également la crise de trésorerie dont souffre le pays. Et de préciser que les perspectives négatives reflètent des incertitudes relatives à la stratégie du gouvernement de refinancer la dette mûrissante, et financer son déficit malgré le soutien « conditionnel » des créanciers.
Endettement grandissant
Avec un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 2,1% en 2016, contre 3,9% en 2015, le Gabon souffre d’une chute des prix du pétrole – qui représente le tiers des recettes publiques consolidées et les deux tiers des exportations -, tout comme d’ailleurs d’autres pays exportateurs d’Afrique centrale. Le Fonds monétaire international (FMI) avait approuvé en juin 2017, un crédit de 642 millions de dollars au pays pour dit-on, « encourager les politiques budgétaires prudentes » de Libreville, histoire de rendre viable une dette publique qui s’est détériorée, passant de 33 % du PIB en 2014, à 55 % en 2016.
La dette du secteur privé, les euro-obligations, les prêts des banques commerciales et la dette envers le BEAC ont vite fait de gonfler le niveau d’endettement du pays, annoncé pour atteindre 57% du PIB en 2017 selon Moody’s. « (…) l’apurement des arriérés va peser sur le solde de la trésorerie du gouvernement, ce qui perpétue la trajectoire de la dette à la hausse », explique l’agence de notation.