Tout est parti d’un communiqué diffusé dans la matinée du lundi 31 juillet 2017 sur le site de Millicom (maison mère de Tigo), annonçant la fin de l’accord de vente de ses opérations Tigo Sénégal au groupe Wari dirigé par Kabirou Mbodj.
Dans ledit communiqué, le groupe a par ailleurs indiqué avoir paraphé une convention pour la cession de sa filiale Sénégalaise à un consortium composé de NJJ Holding, Sofima géré par le Groupe Axian et Teyliom Group, appartenant au sénégalais Yérim Sow.
La réplique de WARI
Mais, la réponse ne s’est pas fait attendre. Quelques heures seulement après la diffusion de la décision de Millicom, le groupe Wari a apporté sa réplique à travers un communiqué dans lequel, il s’étonne de l’annonce de Millicom, mettant fin à l’accord de vente de sa filiale sénégalaise à la plateforme digitale de services financiers, Wari.
Wari explique dans le document que conformément au contrat de vente qui lie les deux structures, son groupe a respecté tous ses engagements dans le cadre de l’acquisition du deuxième opérateur sénégalais de téléphonie, en payant le déposit initial de 10 millions de dollars et en conduisant une due diligence contractuelle de 9 mois (étude de tous les aspects commerciaux, légaux, financiers et techniques de Tigo) qui devait déboucher sur un paiement du reliquat au plus tard le 02 Novembre 2017.
Selon la même source, c’est pourquoi, ayant prévu de faire le paiement au plus tard le 30 septembre conformément aux engagements de sa banque partenaire, Wari dénonce la rupture unilatérale du contrat par Milicom, interpelle les autorités sénégalaises et prend l’opinion à témoin pour empêcher pareille forfaiture.
Le groupe de solutions digitales Wari souligne enfin que cette annonce est dénoncée par les plus hautes autorités du Sénégal et qu’elle va faire l’objet de recours en justice si Millicom persiste dans cette décision prise unilatéralement.
Toutefois, des informations de sources sûres soufflent que le groupe Wari a échoué dans la reprise de l’opérateur Tigo. Pour cause, un désaccord majeur entre Kabirou Mbodj, PDG de Wari, et ses partenaires financiers. Il s’agit de la nigériane United Bank for Africa du milliardaire Tony Elumelu et de la société Impaxis, plutôt connue dans l’intermédiation boursière.
En effet, ces deux structures voulaient se faire attribuer des places dans le tour de table du nouvel ensemble ainsi constitué. Une requête qui aurait essuyé un « Niet » catégorique de la part du magnat sénégalais.
Les révélations de Mohamed Dabbour, Directeur général de Millicom Afrique
En fin d’après midi de la journée du 31 juillet, Mohamed Dabbour, Directeur général de Millicom Afrique, a fait face à la presse pour révéler les raisons de la rupture du contrat avec le Groupe de Kabirou Mbodj.
Le DG de Millicom Afrique a indiqué aux journalistes que « pour que la vente soit conclue, il faut qu’il y’ait un transfert d’argent. Or, ce transfert n’est pas fait. Conformément au contrat qui nous liait, nous avons le droit de rompre le contrat si le paiement ne se fait pas ». Le patron de Millicom Afrique a ajouté qu’une clause a permis de rompre le contrat en l’absence de paiement.