Mis en circulation depuis fin juillet, le tout nouveau billet de banque de 20 000 ariary est jusque là le plus gros billet jamais mis en service à Madagascar. Seulement, l’introduction de cette « grosse coupure» crée la polémique dans un pays ou la majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (en dessous de 2 dollars par jours).
Le nouveau billet malgache équivaut à 6 euros ou de 3 700 francs CFA. Une aubaine pour certains habitants de la « Grande Île » qui sont soulagés de ne plus devoir transporter des liasses énormes de billets. Pour d’autres, le billet de 20 000 ariary serait difficile à utiliser et craignent les effets pervers : un encouragement au blanchiment d’argent sale ou une flambée des prix, la majorité de la population gagne moins du quart de cette somme par jour.
Même réticences chez de nombreux économistes qui estiment que l’apparition de ce nouveau billet est signe de mauvais augures pour l’économie malgache qui ne fait que se dégringoler avec le temps. A noter que bien avant son émission, le billet en question a déjà été boycotté par de nombreux transporteurs de la capitale en raison de sa valeur qui est assez difficile de trouver la monnaie. Même inquiétude chez les commerçants qui peinent déjà à trouver de la monnaie pour les billets de 10 000 ariary
Il faut dire que l’existence de ce billet de 20 000 ariary crée une véritable suspicion dans la société étant donné que le risque d’inflation est ressenti.
Mais la Banque centrale rassure, « l’émission des nouveaux billets sera limitée, contrôlée pour éviter l’inflation ».
Madagascar se caractérise par un très bas niveau de bancarisation, seuls 5 Malgaches sur 100 possèdent un compte en banque. Un très faible niveau que la Banque centrale espère voir augmenter grâce à l’introduction de ces nouveaux billets.