Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé, mardi 21 août 2017, avoir exclu Chongqing International Construction Corporation (CICO) de toute éligibilité à ses financements pour une période minimale de douze mois.
Il ressort d’une enquête menée par le Bureau de l’intégrité et de la lutte contre la corruption de la BAD que CICO s’est engagée dans une pratique frauduleuse dans le cadre d’un appel d’offres en vue de l’attribution d’un marché financé par la BAD en Ouganda. En effet, en 2013, CICO a participé à un appel d’offres pour des marchés de travaux dans le cadre du Projet d’appui au secteur routier. Afin d’être pré-qualifiée pour cet appel d’offres, l’entreprise CICO devait démontrer qu’elle avait exécuté au moins quatre projets similaires au cours des cinq années précédentes.
Pour répondre à cette exigence, CICO a exagéré la portée de ses contrats de référence. Ainsi, l’entreprise a fait passer un projet routier de 4,4 kilomètres pour un tronçon de 68 kilomètres. Elle a également exagéré la valeur de ses contrats de référence: un autre contrat d’environ 17, 5 millions de dollar fut présenté comme étant d’une valeur d’environ 79 millions de dollar.
Après la période d’’expiration de 12 mois, l’exclusion de CICO sera levée, sous réserve que l’entreprise adopte et mette en œuvre un programme de conformité qui répond aux normes exigées par la BAD. L’adéquation du cadre de conformité et la robustesse de sa mise en œuvre seront scrupuleusement vérifiées avant toute mesure de levée de sanctions.
« Il appartient à la Banque africaine de développement de veiller à ce que les fonds qu’elle reçoit des pays donateurs soient utilisés exclusivement pour financer le développement socioéconomique des pays membres régionaux de l’institution. CICO sera donc exclue jusqu’à ce que la Banque soit assurée qu’elle ne met pas en péril ses fonds en traitant avec cette entreprise », a expliqué Bubacarr Sankareh, Directeur par intérim du Bureau de l’Intégrité et de la lutte contre la corruption.