L’agence de notation Fitch Rating a reconduit la note de crédit « B+ » de la Côte d’Ivoire dans une nouvelle évaluation rendue publique ce mardi. Le pays reste donc dans la catégorie « non investment grade » hautement spéculatif.
L’agence justifie cette appréciation par la dégradation de l’environnement économique avec la chute des cours du cacao, associée à un contexte social marqué par la récente grogne des soldats. Une donne qui, avec l’abandon des taxes sur le carburant destiné à apaiser le climat social, va coûter au pays pas moins de 440 milliards FCFA cette année, soit 1,9% du PIB. Et la facture qui ne pourra pas être compensée par les coupes budgétaires dans les investissements publics estimées à 178 milliards FCFA.
A la dépendance aux matières premières agricoles et au risque politique, Fitch pointe également du doigt la faiblesse des indicateurs de gouvernance et de développement même si à l’inverse, le pays présente « de solides performances macroéconomiques, une inflation faible, un excédent commercial structurel et des ratios d’endettement modérés ».
Par exemple, la dette publique atteindra 44% du PIB à la fin de 2017, encore bien en dessous de la moyenne des pays notés dans la catégorie « B » qui est de 56%. Le déficit public devrait déraper à 4,7% cette année avant de se stabiliser à 3,8% d’ici 2019 alors que le gouvernement tablait sur un niveau de 3%.
La croissance au ralenti
Cela dit, l’économie ivoirienne continuera de croître même s’il faut compter avec une phase de ralentissement. A la moyenne de 9,1% de croissance en 2012-2016, le PIB va se maintenir à une moyenne de 6,8% en 2017-2020, selon l’agence, en raison d’un essoufflement de l’ « effet rebond » de l’après crise de 2002-2010.
Cette résilience sera portée par « des investissements publics soutenus dans le cadre du Plan national de développement 2016-2020 (PND) et la poursuite des investissements privés stimulés par l’amélioration du climat des affaires et des infrastructures ». En outre, l’agence relève que les exportations bénéficieront d’une diversification accrue de la production industrielle et agricole et de l’expansion de la production minière.
Réduire le déficit public et la dette
Pour Fitch, le pays a tout intérêt à veiller à réduire les tensions sécuritaires et politiques à l’approche de la présidentielle et éviter des hausses non maitrisées des dépenses publiques dans ce contexte électoral, au risque de voir sa notation se dégrader.
A l’inverse, une amélioration de la gouvernance publique et des indicateurs de développement, et le renforcement de la gestion des finances publiques avec pour impact une baisse du déficit et de la dette, devraient concourir à relever la note du pays lors des prochaines évaluations.
Un commentaire
Tant mieux.
Cordialement
KOUDOU ERIC ISRAEL
Homme d’Affaires
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