Alors que de nombre de pays africains exportateurs de pétrole sont confrontés au retour de bâton de la conjoncture, le fonds souverain norvégien continue de voler de record en record grâce à sa politique de placement de la manne pétrolière. Cet instrument de gestion de la manne pétrolière du pays a frisé le cap des 1000 milliards de dollars le mardi 29 août, soit plus de 184.000 dollars pour chacun des 5,3 millions de Norvégiens.
Loin de reproduire la courbe primaire du pétrole, ce fonds tire sa force des placements réalisés dans les marchés financiers par la Banque de Norvège, chargée de gestion.
Le fonds souverain norvégien, le plus gros au monde, a vu sa valeur frôler le cap symbolique des 1.000 milliards de dollars à la fin du deuxième trimestre, tiré par l’embellie boursière, montrent des chiffres officiels publiés mardi. Grâce à un rendement de 2,6% sur le trimestre, le fonds a vu sa valeur atteindre 8.020 milliards de couronnes (957 milliards de dollars au cours d’alors) au 30 juin, a indiqué la Banque de Norvège, chargée de sa gestion.
Destiné à faire fructifier les revenus pétroliers publics du pays pour pérenniser le financement de l’État-providence, le fonds a en particulier bénéficié au deuxième trimestre du gain de 3,4% enregistré sur ses placements en actions.
Ceux-ci représentent 65,1% de son portefeuille avec des parts dans quelque 9.000 entreprises à travers le monde, les trois principales étant Apple (58,2 milliards de couronnes fin juin), Nestlé (50,7 milliards) et la maison-mère de Google, Alphabet (42,7 milliards). Les placements en obligations (32,4% des actifs) et dans l’immobilier (2,5%) ont quant à eux affiché des rendements respectifs de 1,1% et 2,1%. Pour l’ensemble du premier semestre, le rendement global s’élève à 6,5%, soit un gain de 499 milliards de couronnes, le résultat le plus élevé de l’histoire du fonds abondé depuis 1996.
« Nous ne pouvons pas tabler sur des rendements aussi élevés à l’avenir », a toutefois répété le numéro deux du fonds, Trond Grande, dans un communiqué. Au deuxième trimestre, le gouvernement a de nouveau ponctionné l’énorme cagnotte, à hauteur de 16,3 milliards de couronnes, pour alimenter son budget. À cause de la chute du prix des hydrocarbures, Oslo puise désormais plus dans le fonds qu’il ne parvient à y placer. Cette pratique est toutefois très encadrée: pour éviter que le bas de laine ne finisse par rétrécir, l’équipe de droite au pouvoir a décidé d’abaisser à 3%, contre 4% auparavant, le plafond des ponctions autorisées.