La chambre spéciale du Tribunal internationale de la mer constituée pour régler le différend au sujet de la frontière maritime entre la Côte d’Ivoire et le Ghana vient de rendre son jugement ce 23 septembre au profit du Ghana.
Selon le verdict final lu par le juge algérien Boualem Bouguetaia, « le Ghana n’a pas violé les droits souverains de la Côte d’Ivoire ». La chambre déboute donc Abidjan qui accusait son voisin d’avoir empiété sur sa zone maritime dont elle réclamait la propriété en se fondant sur des arguments scientifiques.
Ce jugement vient trancher une affaire qui avait pour enjeu les ressources pétrolières enfouies dans cette partie du Golfe de Guinée qui borde la frontière des deux Etats. Les découvertes d’importants gisements de pétrole réalisées par le Ghana dans ces eaux maritimes mitoyennes à partir des années 2 000 avaient attisé les convoitises de la Côte d’Ivoire.
Celle-ci accusait son voisin ghanéen de mener des opérations dans une zone qui lui revenait de droit. Et après une dizaine de round de négociation entre les deux parties, le Ghana a pris l’initiative de porter l’affaire devant le Tribunal international de la mer basée en Hambourg, en Allemagne, le 22 septembre 2014.
La compagnie anglaise Tullow Oil, active sur le zone et qui a mis en exploitation Jubilee, considéré comme la plus importante découverte pétrolière dans la région, peut d’ores et déjà jubiler. La Côte d’Ivoire avait en effet obtenu l’année dernière du tribunal la suspension de ses activités dans la partie litigieuse.
La Côte d’Ivoire, qui peut faire appel de la décision, n’a pas encore réagi officiellement.
Avec une production de 45 000 barils par jour, les autorités ivoiriennes escomptaient atteindre 200 000 tonnes à l’horizon 2020. Mais avec cette déconvenue qui laisse au Ghana l’exploitation d’une zone riche en hydrocarbure et en l’absence de nouvelles découvertes dans ses eaux, il serait difficile de parvenir à ce niveau.