Après une semaine de dégel, manifestants et force de l’ordre se sont donnés rendez-vous ce mercredi à Lomé et dans quelques autres villes du pays. Les uns tenant à faire une marche pacifique interdite quelques jours plus tôt, les autres tentant de disperser le moindre regroupement.
Le bilan officiel de la journée fait état d’un mort, de 3 blessés grave et d’une soixantaine de jeunes interpellés à Lomé, et trois morts enregistrés à Sokodé. « Tous sont morts par balle », précise le ministre de la sécurité et de la protection civile, qui se dit incapable d’affirmer que seuls ses éléments détiennent des armes.
« Aujourd’hui à Sokodé, il y avait un manifestant qui était armé de kalachnikov », justifie le Colonel Yark Damehane. La ville avait déjà enregistré 4 décès dans les troubles ayant suivi l’interpellation d’un imam proche du Parti national panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam.
Les évènements de ce mercredi font suite au maintien d’une marche de l’opposition pourtant non autorisée par le gouvernement, qui venait d’interdire les marches en semaines. La journée de jeudi s’annonce donc incertaine, les 14 partis de la coalition ayant une nouvelle fois maintenu leur mot d’ordre mercredi en fin d’après-midi. D’ailleurs, de nouvelles manifestations sont annoncées pour les 30 et 31 octobre prochains à Lomé et dans les autres villes du pays.
L’opposition réclame notamment une réforme de la constitution en vigueur qui ne limite pas le nombre de mandats présidentiels et consacre un mode de scrutin à un seul tour. Le projet de loi introduit au parlement par le gouvernement n’a pas fait l’unanimité, mettant ainsi le pays sur les rails d’un référendum.