134 entreprises belges ont fait le déplacement d’Abidjan à la faveur du tout premier forum économique ivoiro-belge, ouvert ce lundi. Conduits par la princesse Astrid, ces entreprises font partie d’une mission économique venue explorer les opportunités d’investissement en terre ivoirienne. Et c’est un vice-président ivoirien particulièrement heureux qui a ouvert la rencontre.
Après avoir replier durant la décennie de crise, les investissements belges en Côte d’Ivoire ont repris dès 2011 avec l’installation et le retour de firmes telles SN Brussels Airlines ou encore Tractebel Engineering et AfricaTrucks. Mais le tableau des investissements présente seulement 6,35 milliards de FCFA, soit environ 9,9 millions d’euros, de 2014 à 2016, reléguant le pays au 5ème rang des investisseurs européens en Côte d’Ivoire.
Pour Daniel Kablan Duncan, ces chiffres restent bien en deçà des « potentialités » et « ambitions légitimes » des deux pays qui souhaitent aller plus loin dans leurs relations économiques. Revigoré par les investissements marocains et soutenu par l’intérêt croissant de la Chine et le retour en force de la France, Abidjan se rêve en effet de trouver en la Belgique un nouveau partenaire d’affaires de premier plan.
« Il nous faut donc engager et décupler des initiatives innovantes et mutuellement avantageuses pour renforcer notre coopération et l’élever au niveau des fortes attentes des milieux économiques et d’affaires belges et ivoiriens qui ne manquent pas de projets d’investissements » a invité le vice-président ivoirien.
Et les arguments n’ont pas manqués pour tenter de convaincre le secteur privé belge des fondements solides d’une économie ivoirienne réputée pleine de promesses : 9% de croissance en moyenne depuis 2012, investissements publics en hausse constante, inflation faible, endettement public maîtrisée, etc. Mais surtout, le pays porte des projets de près de 30 000 milliards FCFA, soit près de 46 milliards d’euros, dans le cadre de son Plan national de développement (PND) qui devraient consolider les acquis de ces dernières années et permettre au pays de faire un saut qualitatif vers l’émergence.
« A travers ce plan, et avec le soutien notamment du secteur privé belge, la Côte d’Ivoire veut valoriser au mieux les potentialités du pays dans les secteurs tels que l’agriculture et l’agro-industrie, l’énergie, l’eau les mines, le pétrole, les TIC, la santé, le tourisme, le transport, les BTP et le logement » a poursuivi le numéro deux de l’exécutif ivoirien.
Par ailleurs, Abidjan veut se positionner comme « une porte d’entrée idéale » pour les 100 millions de consommateurs des huit pays de l’UEMOA, voire les 300 millions du grand marché ouest africain de la CEDEAO.
En plus des panels qui vont meubler ce forum, des visites d’entreprises, des signatures de contrats, des rencontres B to B sont au cœur de ce déplacement. Un important forum des bailleurs de fonds va clore la mission ce mercredi 25 octobre.
Entre 2012 et 2016, le volume global des échanges entre les deux pays est passé de 298 milliards de FCFA en 2012, à 514 milliards de FCFA (783 millions d’euros) en 2016, soit une hausse globale de 72 % en quatre années.
Les entreprises belges sont reparties entre plusieurs secteurs : BTP, énergie, environnement, logistique, agroalimentaire, TIC, banque, etc.
La délégation belge comprend en tout 214 personnes dont les ministres wallon et flamand de l’économie, Pierre-Yves Jeholet et Philippe Muyters, la secrétaire d’Etat bruxelloise au commerce, Cécile Jodogne, le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur Pieter De Crem.