Le Togo connait depuis août 2017, une crise politique provoquée par la volonté de réformes constitutionnelles que réclame une partie de la population emmenée par une grande coalition des partis de l’opposition. Une crise dont les effets risquent d’endiguer l’économie du pays et faire stagner, voire baisser un taux de croissance en chute depuis 2015.
Après les 5,1 % enregistrés en 2016, contre 5,3% un an plus tôt, les prévisions de croissance du Fonds monétaire international (qui tablait sur une hausse de 5% cette année) sont susceptibles d’être revues à la baisse par une mission en séjour à Lomé depuis le 19 octobre 2017 pour, entre autres, mettre à jour les projections macroéconomiques pour le pays. La crise politique que connait le Togo classé 154e sur 190 pays selon le dernier rapport Doing Business sur l’amélioration du climat des affaires, n’est pas de nature à assurer une bonne marche des activités, ni à stimuler la croissance.
En effet, l’activité économique tourne au ralenti dans la capitale togolaise, ainsi que dans plusieurs autres villes. Au lendemain de la toute première série de marches organisée par l’opposition, le gouvernement avait annoncé une perte quotidienne d’1,5 milliards de Franc CFA de recettes enregistrée par les services compétents, sans pour autant chiffrer l’impact de la censure d’internet intervenue par moment. L’Office togolais des recettes (OTR) prévoit mobiliser 681 milliards de recettes fiscales au titre de l’année 2017.
Par ailleurs, la structure productive du pays, qui repose essentiellement sur l’agriculture, a subi le coup porté par des manifestations souvent violentes de l’opposition qui annonce encore de nouvelles marches les 7, 8 et 9 novembre, malgré l’interdiction des marches en semaine. On dénombre déjà plus d’une quinzaine de morts et environ 200 blessés depuis le 19 aout. La France a appelé ce mercredi l’opposition et le gouvernement à « un dialogue immédiat » pour faire aboutir les réformes, qui portent essentiellement sur la limitation du nombre de mandats présidentielle et le mode de scrutin.
La mission du FMI qui s’achève le 31 octobre 2017 devra également procéder à une première revue du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC), un programme qui vise à promouvoir une croissance durable et inclusive, à consolider la stabilité macroéconomique et à réduire le déficit budgétaire global. Il est appuyé par le FMI avec environ 241,5 millions de dollars au titre de la Facilité élargie de crédit. Ses réformes devront conduire à une consolidation de la croissance, initialement projetée à 5,1 % en 2017.