Le thème n’est peut-être pas sexy mais reste un facteur essentiel dans les équilibres entre communauté et États.
«La gestion intégrée des ressources en eau» ou GIRE, selon son acronyme intimidant, est un outil qui permet dans une démarche conciliante d’arriver à la prévention des conflits», précise d’emblée Mahamadou Baldé, président de l’Observatoire des valeurs sociétales et éthiques des Organisations (OVSEO), à l’ouverture du forum organisé sur la question, le 31 octobre 2017 à Dakar, en partenariat avec le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
Le sujet de la GIRE remonte à la conférence de Rio en 1992 qui vit l’adoption d’approches intégrées de la mise en valeur, de la gestion et de l’utilisation des ressources en eau.
Dix ans plus tard, lors de la conférence de Johannesburg de 2002, les parties prenantes recommandaient aux Etats de mettre en place leurs plans d’actions pour la gestion intégrée de l’eau. Le Sénégal s’y est mis en 2007, adoptant un Plan d’action pour la gestion intégrée des ressources en eau, rappelle Boubacar Cissé, Docteur en Géographie physique spécialisé en Hydrologie de surface , qui représentait le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Ainsi, « un schéma directeur de l’eau a été élaboré par le ministère ».
Reste à savoir si la robustesse des réponses institutionnelles apportées par les Etats et institutions est à la hauteur des enjeux d’une denrée de plus en plus rare. Loin de céder au sensationnalisme de rigueur dans le domaine du climat et de l’écologie, Luc Descroix de l’Institut pour la Recherche et le Développement (IRD), prend l’assistance à contrepied en déclarant que « l’eau est bien plus source de coopération que de conflits ». Cela, en dépit des tensions géopolitiques autour de cette précieuse denrée, du partage colonial des eaux du Nil en 1959 en passant par le barrage de la Renaissance entamé en 2011 par l’Ethiopie, aux crispations sur le lac Tchad.
Et l’expert de faire boire la tasse à un vieux postulat qui veut que le Sahel est en pénurie d’eau: « le stress hydrique qui met en rapport les ressources hydriques disponibles et la consommation » est plus prononcée en Europe que Sahel.