Dans une nouvelle étude, Finafrique aborde, au delà des logiques individuelles, la question de l’apport de la diaspora dans les processus d’émergence en Afrique.
Conduit par un cabinet qui fait de l’expertise financière son credo, l’etude de Finafrique propose trois axes principaux pour accompagner les entrepreneurs issus de la diaspora, désireux de s’installer dans un pays africain :
▪ Un fonds de garantie :
Il s’agit de mettre en place un système de garantie à une certaine hauteur des prêts bancaires octroyés aux entrepreneurs de la diaspora qui souhaitent délocaliser leursactivités dans un pays africain. Mais, contrairement aux pratiques majoritairement adoptées par les fonds de garantie en Afrique, les conditions de ces prêts (coût, durée, procédures, etc.) auront été définies en amont dans le cadre d’une convention de partenariat.
Le fonds de garantie, se porterait alors caution en lieu et place de l’entrepreneur qui aura répondu valablement aux critères de sélection propres au fonds et non à la banque prêteuse.
En contrepartie de cette garantie, le fonds détiendra, pendant la durée du prêt, une proportion partie minoritaire des parts de la société sélectionnée. Le fonds n’ayant pas vocation à maintenir sa présence dans le capital de l’entreprise, des conditions de sortie auront été définies, en amont.
Il serait par ailleurs impératif, pour le fonds de garantie, d’être noté afin de bénéficier des meilleures conditions de prêt de la part des établissements financiers et des investisseurs.
Outre la délocalisation d’activité vers un pays africain, le fonds pourrait également intervenir pour la reprise ou la création d’activité vers la même destination.
▪ Un fonds d’amorçage :
Le fonds d’amorçage a, pour vocation, d’accompagner la bonne mise en œuvre du projet par la mise à disposition d’un éventuel appui technique et/ou d’une structure d’accompagnement de type incubateur d’entreprises.
Ce financement qui peut prendre la forme d’une subvention, d’un prêt d’honneur pour la diaspora ou d’un prêt investissement vise la promotion de l’innovation sur le continent, avec un accent particulier mis sur la R&D (Recherche & Développement).
Un fonds de protection solidaire :
Il s’agit d’un fonds qui est structuré sur le principe mutualiste d’une assurance et a pour objectif, d’intervenir en cas de faillite ou difficulté réelle pour la réussite du projet, par le versement d’une indemnité mensuelle à l’entrepreneur en cessation d’activité pendant une période de reconversion à définir.
Le rôle de ce fonds n’est pas de subventionner des personnes ayant rencontré des difficultés suite aux conséquences de leurs actes de gestion. Bien au contraire, le dispositif doit être à la fois défensif (indemniser les entrepreneurs en réelle difficulté) mais également offensif (permettre à chacun de trouver une activité professionnelle ou de recréer une nouvelle entreprise). C’est pour cela que le fonds définira clairement les conditions de prise en charge et s’appuiera sur les structures d’accompagnement afin de maîtriser les risques de faillites éventuelles.
Ainsi, le fonds définira des règles d’indemnisation qui pourront trouver un juste équilibre entre le nécessaire remplacement des revenus et l’incitation à se relancer dans une nouvelle activité.Cela suppose de définir des règles d’indemnisation qui trouvent le juste équilibre entre le nécessaire remplacement des revenus d’activité et l’incitation à rechercher un emploi.
Financement.
L’étude explique par ailleurs le financement du mécanisme. Cela passera par la mise en place d’une structure associative, sous la forme d’une fédération des associations, de la diaspora, qui permettra d’assurer à ses adhérents une autonomie de décision et de fonctionnement (que des arbitrages au niveau des autorités politiques et étatiques ne peuvent se prévaloir) auprès des communautés de la diaspora. Il reviendra donc à cette structure de mettre en place les organes de gestion de ce dispositif à plusieurs compartiments, tel un établissement financier.
Le système de financement s’appuierait sur une commission forfaitaire, de l’ordre de 0.2%, versée par les opérateurs économiques qui tirent leurs revenus à partir d’activités incluant la diaspora. Cela va donc toucher des services tels que :
▪ Les transferts d’argent entre le continent africain et les régions d’installation
▪ L’affrètement de biens en direction de l’Afrique
▪ Les billets d’avion
Prenons en exemple le cas des transferts d’argent de la Diaspora (hors Afrique) vers l’Afrique. Elle pourrait appliquer des coûts de réduction à hauteur de 0.4%. Cette réduction serait ainsi répartie de la façon suivante : 0.2% de réduction pour l’expéditeur (ce qui encouragerait un nombre important de personnes à adhérer au principe) et les 0.2% restant serait directement logé suivant une répartition à définir, dans le fonds de garantie, le fonds d’amorçage et le fonds solidaire.
Ce système non obligatoire s’appuierait donc sur l’engagement de chaque acteur économique à contribuer à cette initiative visant à encourager le retour entrepreneurial.
Les critères d’éligibilité des entrepreneurs de la diaspora
Le mécanisme proposé par Finafrique vise à une contribution réelle à la volonté d’impulser une croissance inclusive en Afrique. Pour cela, il soutient l’innovation et la compétitivité des filières et des entreprises africaines comme facteur de croissance et d’emplois. Il pratique une discrimination positive parmi les membres de la diaspora entreprenante afin de favoriser les projets porteurs et susceptibles de répondre aux problématiques de chaque pays de destination.
Ces critères concernent aussi bien le projet d’entreprise que le porteur du projet lui-même :
▪ Historique de la société dans le pays d’installation de l’entrepreneur
▪ Capacité technique, managériale et financière de l’entrepreneur
▪ Forme juridique de l’entreprise et répartition du capital social
▪ Caractère innovant et maturité du projet
▪ Potentiel de développement de l’entreprise et du marché ciblé
▪ Positionnement par rapport à la concurrence
L’étude de Finafrique qui revisite aussi certains dispositifs de mobilisation de l’épargne comme les «diasporas bonds», qui nécessitent certains préalables, présente un dipositif à la fois social et économique qui mérite une attention particulière.
À propos de Finafrique
FinAfrique est un Cabinet de Conseil implanté en Afrique Subsaharienne dont la vocation est de répondre aux besoins les plus pointus dans la Banque, la Finance et l’Assurance.
http://www.finafrique.com