L’agence de notation financière Moody’s a maintenu, la note du crédit souverain du Sénégal à « Ba3 » avec une perspective stable.
Pour justifier sa décision, l’agence avance la solidité économique du Sénégal évaluée à « Low (+) », soulignant qu’à la faveur de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse), la croissance s’est consolidée pour atteindre environ 6 % par an entre 2014-2016 contre 4 % entre 2011-2014. A moyen terme, Moody’s prévoit une croissance annuelle moyenne de 6,5 %.
Cette note s’explique selon l’agence par la solidité institutionnelle considérée comme «modérée».
Elle souligne que la solidité fiscale est «faible» avec le niveau relativement élevé du taux d’endettement (60 % du Produit intérieur brut) et du risque de change même si Moody’s note que l’appartenance du Sénégal à l’Uemoa limite, dans une certaine mesure, l’exposition du gouvernement au risque de change. Pour cette raison, la solidité fiscale se situe au-dessus du score indicatif «très bas».
Malgré tout, Moody’s estime que le coût de la dette reste maîtrisé (coût d’intérêt moyen de 3,5%) et le gouvernement poursuit la réduction du déficit budgétaire (de 5,5% du Pib en 2013 à 3,7% en 2017).
L’agence indique que les défis proviennent principalement du niveau élevé de la dette publique d’environ 60 % du Pib qui limite la capacité d’absorption des chocs budgétaires malgré le fait que le Sénégal a réussi à améliorer son environnement d’affaires.
De plus, les investissements directs étrangers demeurent insuffisants et le secteur privé peine à prendre le relais de l’État dans la consolidation de la croissance.
Le Pib par habitant demeurant faible et la compétitivité par rapport aux normes internationales font que l’économie sénégalaise est moins résistante aux chocs.
Pour améliorer la notation du Sénégal, Moody’s préconise la réduction significative de la dette, l’amélioration de sa capacité à absorber les chocs et à stimuler l’investissement privé tant étranger que domestique.
En somme, le Sénégal devra poursuivre les réformes visant à améliorer la résilience de l’économie, la solidité institutionnelle et la transparence.