D’ici 7 ans, ce sont 220 milliards FCFA qui seront investis au total dans la mise en valeur de la toute première mine de bauxite en terre ivoirienne. Un projet ambitieux qui va générer plus d’un millier d’emplois.
Après l’ouverture de sa première exploitation de nickel, la Côte d’Ivoire se prépare à inaugurer la toute première exploitation de bauxite, une évolution qui vient témoigner du potentiel du sous-sol ivoirien.
« C’est un grand jour pour la Côte d’Ivoire » s’est félicité Jean-Claude Brou, le ministre ivoirien de l’Industrie et des Mines ce 3 novembre à la faveur de la signature d’une convention minière avec le promoteur. C’est en effet à un gigantesque et ambitieux projet qui va voir le jour dans quelques mois.
Porté par la société LEB (Lagune Exploitation Bongouanou), « une entreprise à capitaux ivoiriens » a tenu à relever le ministre, le projet du gisement de Benene, dans le département de Bongouanou, à environ 223 km au Nord Est d’Abidjan, dispose d’une réserve « immédiatement exploitable » de 18,23 millions de tonnes de minerai de bauxite brut avec une teneur moyenne en alumine de 46%.
L’exploitation se fera en trois phases avec un investissement initial de 26,1 milliards FCFA, soit 39,40 millions d’euros. Cette étape va permettre l’extraction de minerai brut pour produire la bauxite calcinée, le produit marchand semi-fini d’une teneur en alumine de 80%. 243 emplois directs et environ 1 000 autres indirects devront être créés.
Une usine production de poudre d’alumine va ensuite voir le jour dans les 5 années suivantes, soit d’ici 2023, avec une pureté variant entre 90 et 97% pour un coût de 110 milliards FCFA, soit 167,7 millions d’euros. 500 emplois supplémentaires sont prévus.
Enfin, une unité de production d’alumine de haute pureté (99,99%) va compléter le dispositif deux ans après, avec 84 milliards FCFA d’investissement, soit un peu plus de 128 millions d’euros, pour une cinquantaine de nouveaux emplois.
Ces investissements vont bénéficier des effets de la convention minière signée ce 3 novembre entre l’Etat de Côte d’Ivoire et LEB qui garantit à cette dernière une stabilité fiscale sur toute la durée d’exploitation de la mine. « C’est l’aboutissement de longues négociations », a souligné Michel Bictogo, président du conseil d’administration de LEB, qui a annoncé le démarrage des opérations sur la mine d’ici décembre pour une ouverture programmée au premier trimestre 2018.
300 000 tonnes de bauxite seront extraits chaque année sur une période de 20 ans, un délai qui devrait être rallongé avec la poursuite des activités d’exploration.
« Notre secteur minier se diversifie »
« Nous sommes particulièrement heureux de cette signature qui va permettre la transformation locale du bauxite et va donc générer beaucoup plus de valeur ajoutée » a renchéri le ministre Jean-Claude Brou
Avec une dizaine de mines en activité, dont 5 mines pour l’or, 4 pour le manganèse et une pour le nickel, « le secteur minier ivoirien se diversifie (…) et va jouer un rôle accru dans la dynamique de l’émergence », s’est réjoui le ministre qui a rappelé que l’ouest du pays regorge de réserves de fer estimées à 4 milliards de tonnes.
« Avec les réformes qui ont été mises en œuvre, la révision du cadre réglementaire, le nouveau code minier et la promotion intensive qui est faite, nous voyons de plus en plus d’investisseurs qui viennent dans l’exploration : ce que nous encourageons à travers une politique de défiscalisation des investissements et d’octroi de permis d’exploration qui nous donnent plus de chances de découvrir de nouveaux gisements » a-t-il poursuivi.
Comme le prévoit le code minier, un fonds de développement communautaire, alimenté par 0,5% du chiffre d’affaires de la société, sera consacré à des investissements au profit des populations riveraines de la mine, et un fonds séquestre sera mis en place pour la gestion des impacts environnementaux du projet, notamment la réhabilitation du site après la fermeture de la mine.