L’opposition togolaise a une fois encore battu le pavé ce mardi dans les rues de Lomé, malgré les mesures annoncées par le gouvernement la veille pour «promouvoir le retour au calme ainsi qu’un climat d’apaisement et de sérénité indispensable pour la recherche de solutions crédibles et durables à la question des réformes politique».
Le mot d’ordre reste le même : le retour à la constitution originelle de 1992, ou, à la rigueur, un dialogue pour définir les conditions de départ du président en exercice. On notait, par ailleurs, quelques slogans hostiles à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dont la médiation ne semble pas aboutir.
Même si la capitale n’a enregistré aucun incident majeur, mardi 7 novembre, Sokodé et Bafilo, deux villes contestataires du nord, ont encore renoué avec les répressions tôt le matin, orchestrées par des militaires armés de bâtons et de cordelettes. Les forces de l’ordre dispersaient le moindre rassemblement aux lieux de regroupement annoncés par les partis de l’opposition. Une action justifiée par «la présence d’armes qui n’ont toujours pas été retrouvées», selon le ministre de la sécurité et de la protection civile.
Par ailleurs, selon Jean Pierre Fabre, chef de file de l’opposition, les manifestants des villes d’Aného et de Kpalimé dans la région méridionale du pays ont été empêchés de descendre dans les rues, malgré la levée de l’interdiction des marches en semaine. Et d’appeler les populations à la mobilisation les 8 et 9 novembre comme prévue.
La veille, le gouvernement avait annoncé une série de mesures destinées à assurer la préservation et le respect effectif de la liberté de manifestation. Il s’agit de la remise en liberté de 42 personnes interpellées, jugées et condamnées par diverses juridictions dans le cadre des récentes manifestations, la levée de la mesure de contrôle judiciaire du chef de file de l’opposition dans la procédure des incendies de marché, et la restitution des motocyclettes saisies au soir du 7 septembre, jour de marche.