L’agence américaine USAID, via le Trade Hub (West Africa Trade and Investment trade hub) a initié, ce 2 novembre, une formation à l’attention des acteurs clés des secteurs publics et privés intervenant dans la mise en œuvre de l’AGOA.
L’enjeu pour le pays qui vient de se doter d’une stratégie nationale AGOA est de se familiariser avec les procédures opérationnelles d’exportation vers le marché américain qui constituent l’un des outils essentiels permettant de mieux accompagner et assister les entreprises locales à bénéficier des avantages de l’initiative AGOA.
L’entrée sur le marché américain demande en effet de répondre à un ensemble mécanismes spécifiques qui, mal maîtrisées, peuvent s’avérer insurmontables pour bien d’entreprises souvent sans expérience en matière d’exportation. Une situation qui pourrait d’ailleurs expliquer le fait que quasiment aucun des pays africains éligibles à l’AGOA n’ait véritablement tirer parti de cette opportunité commerciale lancée en 2000.
Au nombre de ces exigences, il faut noter que les produits éligibles à l’AGOA, pour avoir accès au marché américain, doivent être fabriqués localement ou substantiellement transformés dans un pays éligible, être emballés suivant des normes strictes ou encore respecter « la règle de la valeur ajoutée » qui stipule que l’entreprise exportatrice doit justifier du fait que son produit génère une valeur ajoutée d’au moins 35%.
Globalement, c’est tout un ensemble de procédures douanières et réglementaires sous jacinthes, parfois complexes, que ces l’administration et le secteur privé devraient au final pouvoir maîtriser afin d’appuyer efficacement les PME dans leurs démarches. Car, faut-il le rappeler, l’initiative AGOA a été relancée en 2015 une période non renouvelable de 10 ans, et c’est un ultime virage que la Côte d’Ivoire entend bien négocier.
« Il est question de travailler à faire en sorte que nos entreprises puissent se mettre aux normes américaines, être suffisamment compétitives pour intégrer durablement ce marché plein d’opportunités, continuer à y exporter même après le programme préférentiel de l’AGOA et surtout intéresser des investisseurs américains » a expliqué Kaladji FADIGA, directeur du commerce extérieur au ministère ivoirien en charge du Commerce.
La Côte d’Ivoire entend profiter de cette dernière phase pour doubler ses exportations vers les États-Unis d’ici 2025 à 3,5 milliards de dollars grâce à une meilleure mise en œuvre de l’AGOA. En 2016, sur les 1,16 milliard de dollars de produits expédiés vers le marché américain, seuls 70,69 millions ont bénéficié de franchise en droit de douanes en vertu de cette initiative.