Le Niger vient d’annoncer son retrait de l’Initiative pour la Transparence des Industries extractives (ITIE). Cette décision intervient après sa suspension le mois passé « pour progrès insuffisants ».
En effet, c’est dans une correspondance en octobre dernier que le Conseil d’Administration de l’ITIE avait, tout en saluant la position de pionnier que le Niger a occupée pour un pays qui est le premier producteur d’uranium de l’Afrique, suspendu le pays pour « progrès insuffisants » .
Il s’agit notamment « du non-respect des exigences de l’ITIE en matière de divulgation des contrats, de publication des données sur les versements infranationaux au profit des collectivités territoriales des régions extractives ».
En outre, il est reproché au Niger « la restriction des libertés et de l’espace de la société civile, en lien avec de récentes arrestations d’acteurs s’intéressant au secteur minier ».
Pour le ministre nigérien des Mines, Baarazé Moussa qui a fait l’annonce, « cette décision de l’organisme international est injuste ».
L’autorité a attribué, dans des propos rapportés par la radio nationale, la suspension du Niger au fait que l’instance dirigeante de l’ITIE s’est mêlée d’une affaire judiciaire au Niger, notamment la vente présumée douteuse d’uranium nigérien à travers de multiples intermédiaires.
Un collectif de la société civile avait déposé une plainte contre X suite à cette affaire appelée « uraniumgate ».
Pour le ministre, « l’ITIE s’est mêlé d’une affaire judiciaire en établissant « un lien entre l’arrestation de certains acteurs de la société civile, auteurs de la plainte et cette affaire de vente frauduleuse d’uranium nigérien ».
Rappelons que l’’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) a été lancée en 2002 et est devenue aujourd’hui une Norme internationale visant à assurer une meilleure transparence dans la gouvernance des industries extractives. Ayant adhéré à l’Initiative en 2005, le Niger a été admis « pays candidat » en 2007 et déclaré « pays conforme » en 2011.