Les événéments se sont accélérés au Zimbabwe. Une partie de l’armée s’est emparée du pouvoir tout en refusant d’admettre qu’il s’agit d’un « coup d’Etat ».
La tactique qui rappelle la révolution des oeillets qui a abouti, en 1974, à la chute de la dictature salazariste au Portugal, semble privilégier la piste d’une insurrection militaire sensée « nettoyer » l’entourage du président Robert Mugabé à coup de blindés barrant les principales artères de la capitale et d’explosion d’armes lourdes.
Agé de 93 ans, l’homme fort du pays, au pouvoir depuis 37 ans, est épargné d’un acte militaire dénoncé vigoureusement par le parti au pouvoir. « Nous assurons à la Nation que Son Excellence le Président [Robert Mugabe] (…) et sa famille sont sains et saufs et que leur sécurité est garantie », déclare le chef des militaires.
L’agence française de presse AFP relate, mercredi matin, que des barrages de blindés ont été installés autour du Parlement à Harare. De même, une source gouvernementale, citée par l’agence Reuters, a affirmé que l’armée avait arrêté le ministre des finances Ignatius Chombo, un membre de premier plan de la « Génération 40 (G40) », une frange plus jeune de membres du parti au pouvoir Zanu-PF, emmenée par la femme du président Grace, qui entend succéder à son mari.
En n’admettant pas qu’il s’agit d’un coup d’Etat, l’armée se donne un temps précieux et place l’opération hors de portée des résolutions de l’Union Africaine et de la Communauté internationale opposées par principe à la prise de pouvoir par la force.
M. Mugabe, 93 ans, est engagé dans un bras de fer sans précédent avec le chef de l’armée qui a dénoncé, lundi, sa décision de limoger le vice-président du pays Emmerson Mnangagwa. Ce dernier, après avoir réussi à fuir le pays, a déclaré mercredi matin sur Twitter qu’il était de retour.