Publié il y a trois semaines, le rapport de l’ONG américaine Carter a estimé qu’un total de 750 millions de dollars, générés par la production minière congolaise entre 2011 et 2014, n’a pas pu être retracé de « manière fiable » dans la comptabilité de la Gécamines. Des accusations contestées par la présidence de cette importante structure.
Réagissant à ce rapport pour le moins embarrassant, Albert Yuma, PCA de la Gecamines en place depuis sept ans, montre du doigt les partenaires miniers. « Dans la plupart de nos partenariats, pour ne pas dire tous, nous n’avons jamais touché de dividendes et l’Etat n’a jamais touché d’impôts », estime le haut responsable.
Et d’etayer ses affirmations par un chiffre éloquent: « Depuis la mise en place du code minier , qui date de 2002, les différents partenaires de la Gécamines ont exporté pour plus de 48 milliards de dollars et l’Etat a reçu en net moins de 3 milliards de dollars ». Très explicite, M. Yuma promet le changement: » « Depuis 15 ans, nos partenaires nous ont trompés et, disons-le, volés. Cela doit s’arrêter ».
Mamelle nourricière de la République Démocratique du Congo, l’entreprise minière est au centre de plusieurs convoitises politiques et économiques rendant sa gestion complexe. En attendant les résultats d’une étude organisationnelle confiée à Ernst and Young, on peut le dire, au Congo, rien de nouveau.