Le projet d’un fonds de garantie de 30 milliards FCFA a été remis au ministre ivoirien en charge des PME ce 21 novembre à l’issue d’un atelier qui a réunis experts nationaux et internationaux autour d’une question cruciale pour le décollage de ce segment d’entreprises.
Le document, fruit des échanges de l’ensemble de l’écosystème financier du pays, défini la structuration et le cadre de la gouvernance à mettre en place afin d’assurer la viabilité du nouvel instrument de promotion des PME face à la problématique récurrente du financement bancaire.
Ainsi, il a été convenu d’associer à la mise en place de ce fonds une société de gestion autonome qui sera soumise aux strictes règles de bonne gouvernance des entreprises privées eu égard au rôle important que pourrait y jouer l’Etat. Aussi, le capital de la société sera-t-il élargi aux banques locales et bailleurs de fonds, l’Etat devant y participer via les banques publiques.
Egalement, le directeur général sera nommé par appel à candidatures, une charte des administrateurs sera édictée ainsi qu’un manuel de procédures conformément aux exigences de la réglementation bancaire en vigueur, et la prise en compte du respect des ratios prudentiels tels que définis par la BCEAO a été recommandée.
De même, en vue d’assurer l’indépendance de la société de gestion, le rapport final a préconisé qu’aucun acteur bancaire ne détiennent une part prépondérante du capital, et il a été précisé que la sollicitation du fonds ne pourra se faire qu’en dernier recours, après utilisation de tous les mécanismes légaux pour le recouvrement des créances.
Par ailleurs, il est prévu la création préalable d’un « Bureau de mise à niveau » dédié aux PME afin d’en assurer un encadrement efficace et « réduire les risques » relativement à la fiabilité des comptes, entre autres.
« Les recommandations qui ont été faites vont nous permettre d’avancer très rapidement en ce qui concerne la mise en place de ce fonds (…) qui apparaît, selon les études qui ont été faites, nécessaires dans notre écosystème pour essayer de diluer les risque que les banques prennent », a commenté Souleymane Diarrassouba.
Il s’agit d’un nouveau levier « qui va permettre aux établissements financiers d’accroître leurs financements en faveur des PME et d’être plus à l’aise dans leur analyse des risques » a-t-il poursuivi.
Interrogé sur le montant de ce fonds qui peut paraître modeste au regard des besoins de financement des PME, le ministre a rassuré : « nous sommes en train de bâtir un écosystème qui se renforce avec des fonds d’investissement, d’autres fonds de garanties (…) et des initiatives telles le programme Elite lancé récemment par la BRVM qui, ensemble, créent en environnement de plus en plus favorable au développement des PME. (…) Nous espérons que d’autres acteurs nous suivront dans ce processus ».
Une matrice d’actions sera établie afin de mettre en œuvre les recommandations des experts. Et, la société de gestion, qui sera en réalité un établissement financier, va entamer une procédure de demande d’agrément auprès de la BCEAO et devrait être opérationnelle « avant fin 2018 ».