Le gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM), M. Abdel Aziz Ould Dahi, a indiqué, au cours d’une conférence de presse tenue mardi à Nouakchott, que la Mauritanie a recouru au changement de sa monnaie pour éviter l’inflation.
« La nouvelle réforme monétaire vise essentiellement à renforcer la confiance en notre monnaie et non le contraire. Par conséquent, il n’y a pas lieu de parler d’une dévaluation de la monnaie, bien que le marché des monnaies est soumis au mécanisme de la demande et de l’offre, mais la Banque Centrale de Mauritanie contrôle de façon rigoureuse le mouvement du marché et dispose des moyens nécessaires pour cela » a déclaré le gouverneur.
Concernant l’émission des nouveaux billets de Banque, la Mauritanie a procédé à un appel d’offres transparent. Des sociétés connues internationalement et disposant d’une expérience dans ce domaine ont été choisies dont une société canadienne connue spécialisée dans le domaine des billets de monnaie. En ce qui concerne les pièces de monnaie, le choix s’est porté sur une société française.
En ce qui concerne le transfert des fonds, le gouverneur a estimé que la BCM n’a pris aucune mesure dans ce domaine mais qu’il y a des projets de lois en cours pour organiser ce domaine. Il a affirmé, dans ce cadre, que la BCM n’a autorisé aucun acteur dans le domaine de change de transférer les fonds, soulignant que la masse monétaire destinée à cette fin reste dans un volume ordinaire et reste suivie dans le but de son organisation et de la maîtrise des dangers éventuels.
Le gouverneur a précisé que la Mauritanie est indépendante et souveraine et n’est dans aucune position le poussant à se soumettre à n’importe quelle pression de la Banque Mondiale ou d’aucune autre institution, soulignant que la décision prise par la Mauritanie dans ce domaine n’a aucun lien avec des facteurs extérieurs mais qu’elle est intervenue plutôt après une étude durant 4 ans.
La Mauritanie travaille de manière étroite avec le Fonds Monétaire International (FMI) qui l’accompagne, dans les différentes réformes monétaires et celles relatives au budget, a souligné le gouverneur.
Cependant, le taux de change est fixé par la demande et l’offre, soulignant que l’équilibre financier que connaît le pays a été salué par tous ses partenaires au développement, notamment le FMI, niant toute baisse de la valeur de la monnaie nationale.
Cette nouvelle reforme sera accompagnée d’une vaste campagne de sensibilisation des populations dans tous les coins du pays.
Mariata DIENG