Lancée en 2012, la Banque Populaire de Mauritanie (BPM) s’est solidement positionnée comme première institution islamique du pays. “L’idée c’est d’utiliser toutes les innovations de la finance au service des agents économiques”, explique Mahmoud Bâ, directeur des Opérations.
La BPM qui a participé activement au séminaire avancé d’Afreximbank sur le financement structuré du commerce (Sal, Cap-Vert, du 6 au 9 novembre 2017) est la quatrième banque de Mauritanie en termes de dépôts et en termes de finance islamique.
Aux yeux du banquier, les nouvelles innovations de la trade finance comme l’affacturage sont parfaitement compatibles avec la finance islamique. “Le factoring est un terme nouveau. Il va falloir aller au fond des choses pour en tirer le meilleur profit pour notre économie”, indique M. Bâ dont l’institution qu’il représente se positionne au rang des touts premiers partenaires d’Afreximbank en Mauritanie.
Egalement présente lors du séminaire d’Afreximbank, la Nouvelle Banque de Mauritanie (NBM), une banque islamique qui se veut au diapason des innovations bancaires. “La nouveauté c’est le factoring. Le reste relève du financement classique”, explique Bal Mohamed El Moustapha, Conseiller juridique, contentieux et conformité de la NBM.
Et de féliciter Afreximbank pour ses initiatives en faveur de l’intégration du commerce intra-africain. “Il y a des situations aberrantes qui justifient l’existence d’Afreximbank. Par exemple, le poisson pêché en Mauritanie , vendu en Chine, est revendu à Abidjan et dans d’autres villes du continent proches de la Mauritanie et disposant de voies commerciales adéquates . Avec l’appui d’Afreximbank, on peut mettre en place des mécanismes nous permettant d’éviter cette longue intermédiation”.
« L’action de la banque, poursuit-il, nous permettra de trouver des solutions logistiques et financières compétitives tout en mettant des financements adéquats à disposition des PME. “Le factoring est une opération qui lie des garanties réelles et un refinancement réel de l’économie”, indique le cadre de la NBM, une banque qui cible les petits commerçants et les PME. “Nous sommes une banque de réseau présente dans les plus petites localités de la Mauritanie, comme à Timbédara ou à Adel Bagrou”.
La Mauritanie compte à peu près 20 banques. Les institutions à 100% islamiques ont commencé à se déveloper il y a environ 5 ans. A la différence de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, la plupart des banques mauritaniennes sont contrôées par des nationaux.
Hormis, la marocaine Attijariwafa Bank et la française Société Générale, toutes les banques sont majoritairement contrôlées par des locaux. Mais, en dépit de ce nombre élevé de banques et d’une population relativement limitée (4 millions d’habitants), le taux de bancarisation peine à dépasser 7% au pays des millions de poètes.
Le développement de la finance islamique contribuera sûrement à relever le taux en drainant une partie de la manne du secteur informel qui évoluait jusque-là en marge de la finance classique pour des raisons liées entre autres à la religion. “Nous avons des produits à 100% islamiques qui permettent de mettre les mauritaniens en confiance”. Le cadre règlementaire en cours au niveau de la Banque Centrale permettra certainement de développer le créneau de la finance islamique.
Un commentaire
C’est une excellente chose que l’affacturage puisse se développer en Mauritanie, cela va aider considérablement les PME locales. Autre avantage, c’est que cela devrait inciter les factors européens à financer des créances sur des entreprises mauritaniennes.