Dans un rapport daté du 14 décembre 2017, l’agence Standard & Poor’s dresse un diagnostic implacable du système bancaire tunisien et formule des recommandations.
Dans les points clés de son rapport, S&P relève que:
-Le système bancaire tunisien continue de pâtir de problèmes structurels en matière d’organisation et de régulation qui pèsent sur la performance et la qualité des actifs bancaires
– Les normes peu contraignantes en matière de ratios de fonds propres limitent la capacité des banques à absorber des chocs dans un environnement économique instable. Ainsi, le ratio d’adéquation du capital et le Tier 1 sont respectivement de 10 et 7% en Tunisie contre 12 et 9% au Maroc. De même, ces ratios sont calculés sur la base de Bâle 1, ne prenant pas en compte le risque du marché.
– La fragmentation du secteur exacerbe la concurrence entre les banques et empêche les économies d’échelle, pesant ainsi fortement sur la rentabilité des banques
« Nous pensons que des réformes ambitieuses, mais difficiles à mener, pourraient stimuler le secteur bancaire tunisien et ainsi contribuer à la croissance économique du pays», recommande l’agence citant les exemples du Maroc et de l’Egypte, deux pays qui ont surmonté les problèmes structurels de qualité des actifs dans leurs systèmes bancaires en relevant la supervision bancaire, aujourd’hui proche des normes internationales.