La Sonangol, l’entreprise pétrolière nationale dont elle a été la directrice vient d’annoncer une enquête sur de « possibles détournements de fonds” dont elle serait responsable ».
En effet, Isabel dos Santos est accusée d’avoir ordonné, lorsqu’elle dirigeait la Sonangol, des paiements et des mouvements de fonds jugés suspects s‘élevant à plusieurs dizaines de millions d’euros.
« Nous avons mis en place une commission d’enquête interne pour enquêter sur les informations diffusées », a déclaré mardi 19 décembre un porte-parole de la Sonangol, Mateus Benza. « Nous vérifions de possibles détournements, mais je ne confirme rien pour le moment », a précisé M. Benza.
Quelques jours auparavant, c’est la presse angolaise qui portait ces accusations contre la fille de l’ancien président Eduardo dos Santos.
Selon le Novo Jornal et le Jornal Economico notamment, la nouvelle direction de la compagnie a identifié un transfert « suspect » de 57 millions d’euros vers un compte à Dubaï.
Ces fausses nouvelles (…) ne méritent aucun crédit puisqu’elles ont comme seule et unique motivation de remettre en cause l’intégrité de l’ingénieure Isabel dos Santos.
Elle s’interroge également sur un virement mensuel, mis en place dès l’arrivée d’Isabel à la tête de la compagnie, de 10 millions d’euros de la Sonangol vers une entreprise portugaise dont elle est l’actionnaire principale.
Mais, pour l’heure, ces doutes ne font l’objet que d’une enquête interne, au sein de la Sonangol. Le parquet de Luanda sollicité par l’AFP a affirmé n’avoir reçu aucune plainte visant Isabel.
Mardi, cette dernière a vigoureusement démenti être impliquée dans un quelque détournement que ce soit. « Ces fausses nouvelles (…) ne méritent aucun crédit puisqu’elles ont comme seule et unique motivation de remettre en cause l’intégrité de l’ingénieure Isabel dos Santos », a-t-elle réagi dans une déclaration diffusée via son compte Twitter.
Pour rappel, limogée le 15 novembre dernier de son poste de PCA de la Sonangol près d’un mois après l’accession au pouvoir du nouveau président Joao Lourenço, Isabel dos Santos a pourtant dressé un bilan flatteur de sa présidence qui a duré à peu près un an.
Elu en septembre suite à la retraite politique d’Eduardo dos Santos après 38 ans de règne, Joao Lourenço avait promis d’en finir avec la corruption et le népotisme dans le pays. L’une de ses premières grandes décisions a été le limogeage de la fille de l’ancien président à la tête de la compagnie nationale. Il a par la suite écarté de l’appareil sécuritaire plusieurs hauts gradés proches de l’ancien président. Le secteur des médias, des mines et de l’administration ont eux aussi connu leur coup de balai.