Le 15 déc. 2017, S&P Global Ratings a confirmé ses notes « B+/B » attribuées à la
dette à long et court terme en devises et en monnaie locale de la République du
Sénégal. La perspective est stable. Voici le bon et le mauvais scénario de l’évolution de la note pour le futur.
Le bon scénario
Des pressions haussières sur les notes pourraient émerger si le gouvernement parvient
à résoudre les problèmes de gestion de trésorerie, et si les déficits extérieurs et
la dette publique nette par rapport au PIB diminuent significativement.
Cela serait notamment le cas si le rythme de croissance du PIB devait dépasser celui de l’emprunt net. Selon S&P, la croissance du PIB réel devrait avoisiner 6-7% par an en moyenne en 2017-2020, grâce à l’augmentation des dépenses d’investissements. En principe, la croissance du PIB réel du Sénégal s’établira juste en dessous des 7,0% en moyenne en 2017-2020, contre environ 3,5 % en moyenne en 2011-2014.
« Nous nous attendons à ce que les institutions et la gouvernance du Sénégal demeurent
relativement solides par rapport à celles d’autres pays assortis de notes similaires.
Le pays affiche un historique de passation de pouvoirs sans heurts depuis son
indépendance et a évité tout conflit civil majeur », relève le rapport.
L’agence de notation estime que le Plan Sénégal Emergent (PSE) continuera de soutenir la croissance économique àmoyen terme grâce à davantage d’approvisionnement en électricité, de travaux publics et infrastructures ainsi que d’investissements visant à stimuler la productivité dans l’agriculture et les transports. Le nouvel aéroport ouvert début décembre et situé à environ 45 km de Dakar pourrait quant à lui stimuler l’activité du nouveau centre industriel de Diamniadio, tout en réduisant le phénomène d’encombrement dans la capitale.
Du point de vue de l’agence, la soutenabilité de la croissance robuste du PIB
réel à moyen terme dépendra de la capacité du Sénégal à favoriser encore davantage
les investissements privés étrangers et nationaux. Les investissements directs
étrangers nets restent relativement faibles à environ 2% du PIB. De plus, le Sénégal
pourrait démarrer une production pétrolière à la suite de la découverte récente de
gisements offshore, mais pas avant 2020 (notre horizon prévisionnel). « Nous
n’intégrons donc pas pour l’instant d’éventuelles recettes tirées de cette
production dans nos prévisions », note l’agence.
Le mauvais scénario
En revanche, des pressions baissières sur les notes pourraient émerger si le
gouvernement échoue à mettre en œuvre ses mesures pro-croissance, en particulier
l’amélioration des conditions d’investissement et de l’allocation des ressources. La
solvabilité du Sénégal pourrait également se dégrader si les déséquilibres
économiques se renforcent ou si des pressions sur le taux de change XOF/EUR
apparaissent. Une dévaluation (qui ne fait aujourd’hui pas partie de notre scénario
central) augmenterait instantanément la dette publique rapportée au PIB, ce qui
pèserait lourdement sur la performance budgétaire du Sénégal.