C’est fait ! Les Petites et moyennes entreprises (PME) des 8 pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) pourront désormais être cotées à la BRVM [Bourse régionale des valeurs mobilières]. Et bénéficier d’un avantage comme lever des capitaux sur le marché financier régional pour développer leurs activités. Un privilège accordé jusqu’ici aux sociétés de grand gabarit.
Le lancement du 3ème Compartiment de l’établissement de cotation dénommé « BRVM petites capitalisations » et dédié aux PME à fort potentiel de croissance a eu lieu mardi 19 décembre. Parrainée par le ministre ivoirien de l’Économie et des finances, qui représentait le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, la cérémonie a réuni responsables d’institutions financières régionales et chefs d’entreprises.
L’ouverture de ce nouveau Compartiment devrait intervenir des années plutôt. En effet, « la décision de mettre en place un cadre d’accompagnement des PME de l’Union remonte à la Conférence des chefs d’État et de Gouvernements tenue à Ouagadougou, le 17 janvier 2008 », a rappelé Mamadou N’Diaye, président du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF). Décision prise suite à un constat. « Les réalisations de la BRVM, bien que louables, ont néanmoins laissé sur le quai les PME, alors qu’elles représentent plus de 80% du tissu économique de notre sous-région et emploient environ 25% de la population active. Il est apparu plus que nécessaire de les embarquer dans cette aventure boursière en leur offrant une fenêtre d’accès pour le financement de leurs investissements à long », a justifié Kossi Amenounvé.
La nouvelle disposition apporte une solution aux difficultés d’accès aux financements décriés par les chefs d’entreprises. Dans la ligne de mire du directeur général de la BRVM, les sociétés à caractère familial. Qui, très souvent, ne survivent pas après le décès de leurs fondateurs. « La raison étant que de leur vivant, ces derniers n’ont pas ouvert le capital de leurs sociétés à d’autres personnes », déplore Kossi Amenounvé. Le 3ème Compartiment vient résoudre la question en assurant la pérennité de l’entreprise et faire d’elle une « championne ». L’épargne de la diaspora est aussi ciblée.
Autres avantages
À côté des exigences de bonne gouvernance, le 3ème Compartiment offre des avantages aux PME. Accès aux capitaux à long terme, crédibilité de l’entreprise auprès des banques et autres partenaires, réduction des charges financières, liquidité des actions, valorisation permanente de l’entreprise, attraction de nouveaux investisseurs,…
Conditions d’admission
La PME qui souhaite accéder au 3ème Compartiment de la BRVM doit être constituée sous forme de Société anonyme. Elle doit produire un plan d’affaires sur un horizon de 3 ans, avoir des états financiers certifiés des 2 exercices précédant la demande d’admission, avoir un capital social d’au moins 100 millions de francs CFA, avoir un flottant d’au moins 10% du capital devant correspondre à 500.000 titres au minimum, avoir signé un contrat avec un Listing Sponsor.
Des entreprises ont déjà manifesté leur intérêt. « Les startups ne sont pas éligibles », a insisté le patron de la Bourse régionale.
La BRVM est dans sa 21ème année. Elle a vu le jour le 18 décembre 1996 et enregistre aujourd’hui 45 sociétés cotées, pour une capitalisation boursière de 6.339,9 milliards de francs CFA au 18 décembre 2017.
OSSÈNE OUATTARA