Le gouvernement guinéen, à travers son ministre des mines, Abdoulaye Magassouba, a signé ce samedi 30 décembre avec la société chinoise TBEA Group, la convention de base du projet bauxitique de Boffa pour la transformation locale de la Bauxite en Alumine puis en Aluminium.
Selon les officiels guinéens c’est un pas important pour les perspectives de l’industrialisation minière locale.
Ce projet, dont la première phase d’investissement est d’environ 3 Milliards de Dollars US, porte sur les infrastructures industrielles (Bauxite, alumine et aluminium), les infrastructures d’évacuation (convoyeur, port, participation au financement d’un chemin de fer) et les infrastructures énergétiques (Barrage d’Amaria et centrale thermique).
TBEA Group envisage d’exploiter et de valoriser le bloc dit de Santou Nord et des périmètres de recherche de ressources additionnelles situées dans les Préfectures de Boffa, Télémelé et Boké.
Selon le ministre guinéen des Mines, le Projet que la société entend réaliser au terme de cette Convention de base est ambitieux et stratégique pour la Guinée, parce qu’il porte, selon lui, sur le développement par phases sur le territoire de Guinéen d’une chaine de production intégrée de la bauxite à l’aluminium, assortie d’infrastructures portuaires, énergétiques et ferroviaires et d’une zone industrielle multi-activités et multi-secteurs.
Au cours de la première phase du projet, la société TBEA procèdera à la construction et à l’exploitation d’une mine de bauxite d’une capacité initiale de 10 millions de tonnes par an, d’une raffinerie d’alumine d’une capacité d’1 million de tonnes par an, d’une fonderie d’aluminium d’une capacité de 200 000 tonnes par an et d’une centrale thermique avec une capacité initiale de 75 mégawatts, ainsi que la centrale hydroélectrique d’Amaria (300 MW).
La date de démarrage de la production de bauxite a été fixée au 30 juin 2019, et celle de l’alumine au 30 juin 2021. La mise en service de cette fonderie est attendue dans un délai de 7 ans et demi à compter de l’entrée en vigueur de la convention de base. La centrale thermique, la centrale hydroélectrique et le port à réaliser par TBEA au cours de cette phase initiale seront accessibles aux tiers.
Plusieurs phases additionnelles portant sur la réalisation d’autres infrastructures transformatrices sont prévues pour la Guinée. Si la réalisation de ces phases additionnelles nécessite la conclusion d’accords complémentaires entre la République de Guinée et TBEA, un certain nombre de principes fondateurs doivent être dès à présent actés par la convention de base selon le ministère guinéen des Mines.
Le Ministre a noté l’engagement de l’investisseur à réaliser un Investissement Initial d’un montant de deux milliards huit-cent quatre-vingt-dix millions de Dollars (2 890 000 000 USD). Au-regard de l’ampleur des investissements et de l’engagement de la société, il a été accepté, d’après lui, de favoriser un tel investissement par la mise en place de mesures spécifiques d’incitations fiscales et d’accompagnement à travers un Comité d’Appui et de Suivi du Projet qui pourrait générer plus de 10 000 emplois locaux directs et indirects.
Il faut noter que cette convention représente un tournant pour la Guinée en matière de politique minière, car si elle venait à être appliquée dans les délais, elle permettra d’amorcer le développement d’un tissu industriel de transformation locale des matières premières et tout ce que cela implique en effet d’entrainement pour l’industrialisation du pays.