La Côte d’Ivoire qui vient de terminer une année 2017 marquée par des crises sociales et des chocs économiques va poursuivre ses grands chantiers d’infrastructures dont un certain nombre était en veilleuse. Il s’agit de « l’un des axes majeurs de la politique de développement économique et social » selon le président ivoirien qui a annoncé à la faveur du Nouvel an « l’intensification du programme de réhabilitation, de construction et d’équipements dans les secteurs des routes, du transport, de l’énergie et de l’eau potable ».
L’un des plus attendus de ces projets est le quatrième pont de la ville d’Abidjan annoncé depuis quelques années. L’infrastructure qui va relier la commune populaire de Yopougon (la plus grande du pays) au quartier des affaires, le Plateau, va résoudre le problème de l’engorgement de l’autoroute du Banco, devenu trop exigu pour contenir le flux de véhicules reliant chaque jour ces deux parties de la ville. En plus de ses voies d’accès, le pont long de 1,4 km bénéficie d’un financement de 155 milliards FCFA de la Banque africaine de développement. Il s’agit donc, après le lancement des travaux de la ligne 1 du métro d’Abidjan, du développement du transport sur la lagune Ebrié, d’un important projet devant améliorer la mobilité au sein d’une ville qui étouffe de ses embouteillages.
Également, 2018 verra le démarrage des travaux de l’autoroute Abidjan – San Pedro, la ville portuaire au sud ouest du pays. Distantes d’environ 340 km, cet axe va connecter deux importants pôles économiques, le port de San Pedro étant le premier port d’exportation du cacao et le troisième centre industriel du pays après Bouaké.
Un autre tronçon d’autoroute, celui reliant la ville de Tiebissou à Bouaké, la grande de ville du centre ivoirien, sera aussi entamé cette année. Ce trajet d’une soixantaine de kilomètres vient (avec l’axe Yamoussoukro – Tiebissou lancé en mars 2017), marquer une nouvelle avancée du grand projet d’autoroute devant relier Abidjan à Ouagadougou, la capitale burkinabè. La Côte d’Ivoire va ainsi compléter à environ 330 km d’autoroute un une distance estimée à 1 100 km dont 650 côté ivoirien.
La liaison aérienne tant attendue entre Abidjan et les États-Unis va voir enfin le jour « au premier semestre 2018 » selon le président ivoirien. Il s’agit là d’une attente de plusieurs décennies qui devait prendre fin avec l’obtention de la certification américaine autorisant la liaison entre les deux pays depuis avril 2015. Les négociations entamées avec des compagnies aériennes comme South African Airways et Ethiopian Airlines sur la viabilité de la ligne devraient donc porter leurs fruits. Et la Côte d’Ivoire en attend des retombées économiques avec la facilitation des échanges entre les deux pays.
Abidjan qui attend un taux de croissance « appréciable de 8% » fin 2017 se satisfait d’une économie plus résiliente et compte s’affranchir un peu plus de ses matières premières agricoles. Mais ici, le défi de la transformation locale reste entier alors que, comme à l’époque du « Miracle » ou du « Mirage » économique ivoirien (c’est selon) dans les années 1970, le pays fait à nouveau l’amer expérience de la volatilité des cours de ses produits agricoles.