La Banque centrale de Tanzanie a annoncé, la semaine dernière, la résiliation de la licence de cinq banques, tout en les plaçant en liquidation judiciaire, pour ne pas avoir réussi à remplir les exigences de fonds propres obligatoires.
Il s’agit de la Covenant Bank Limited for Women (Tanzanie), Efatha Bank Limited, Njombe Community Bank Limited, Kagera Farmers’ Cooperative Bank Limited et Meru Community Bank Limited.
D’après Benno Ndulu, gouverneur de la Banque centrale, « les cinq banques n’avaient pas atteint le seuil de capital de deux () milliards de shillings tanzaniens (TZS), soit 900 000 dollars US, violant ainsi les exigences de la loi de 2006 sur les banques et les institutions financières ».
Ces dernières sont des établissements qui ciblent l’épargne des communautés ou des secteurs spécifiques tels que l’agriculture, alors que le secteur financier au sens traditionnel du terme reste largement dominé par une poignée de grandes banques.
Selon la Banque centrale, ces institutions ainsi suspendues seraient «gravement sous-capitalisées» et leur permettre de poursuivre leurs opérations vu la situation actuelle de leur capital pourrait s’avérer« préjudiciable aux intérêts des déposants et pose un risque pour la stabilité du système financier ».
Notons que cette décision vient après que le président John Magufuli ait ordonné à la Banque centrale de prendre des mesures contre les institutions financières défaillantes.
Ces révocations portent ainsi à huit le nombre de banques ayant vues leurs licences commerciales annulées depuis 2017. Ce mouvement s’explique par les avertissements adressés au gouvernement tanzanien contre une forte augmentation des créances douteuses conjuguée à une forte baisse des crédits au secteur privé qui pourraient compromettre la croissance économique du pays.
L’objectif du régulateur est d’obliger les banques à détenir plus de capitaux, pour leur permettre de résister aux chocs financiers découlant d’une forte hausse des prêts improductifs.