L’investissement dans les grands champs demeurera soumis à la règle 51/49, mais des mesures incitatives seront offertes à d’autres niveaux pour attirer des partenaires. M. Mustapha Guitouni, ministre a fait savoir que parmi les objectifs de la révision de la loi sur les hydrocarbures, faire face aux obstacles entravant l’investissement local et étranger et de capter davantage d’investisseurs.
«La révision de la loi en vigueur a pour objectif de lever les obstacles administratifs à l’investissement local et étranger et capter des investisseurs et des capitaux dans ce domaine afin de garantir une production suffisante à la demande locale et à l’exportation», a souligné le ministre de l’Energie. Négociation avec la Libye pour l’exportation du surplus de production d’électricité Répondant à la question d’un membre de la Commission sur un éventuel investissement de Sonatrach dans des raf- fineries à l’étranger, le ministre a indiqué que «rien ne s’oppose à cela si le projet est rentable pour l’économie nationale», ajoutant que les projets de la Sonatrach à l’extérieur ne se limitent pas au raffinage du pétrole, mais englobent l’exploration et la production, faisant état par la même occasion de plusieurs projets du groupe, notamment, en Irak, au Pérou et en Bolivie. S’agissant des raffineries devant être réalisés à Tiaret et à Hassi Messaoud, Mustapha Guitouni, a assuré que ces projets seront réalisés dans les délais impartis et permettront au pays de cesser l’importation et de s’orienter vers l’exportation du carburant, relevant que l’Algérie avait reçu plusieurs offres de pays africains souhaitant d’ores et déjà importer le carburant algérien. Dans ce contexte, le ministre a fait état de négociation avec la Libye via la Sonelgaz pour l’exportation du surplus de production d’électricité. Un projet de généralisation du kit GPL au niveau des stations de Naftal.
500 000 véhicules au gaz de pétrole liquéfié (GPL) à l’horizon 2021
Concernant la consommation locale du carburant, Guitouni a indiqué que l’objectif tracé par le ministère était la reconversion de 500 000 véhicules au gaz de pétrole liquéfié (GPL) à l’horizon 2021. Il a annoncé le lancement prochain d’un projet en direction des petites et moyennes entreprises algériennes pour la réalisation de kits GPL et généraliser son installation au niveau des stations de services Naftal. Autre sujet animant l’actualité concerne l’exploitation du gaz de schiste. Dans ce cadre, le ministre a affirmé que tout ce qui a été fait à ce jour entrait dans le cadre de l’évaluation des réserves nationales et qu’aucun projet d’exploitation n’a été lancé. L’exploitation ne pourrait pas commencer avant une dizaine d’années, selon Guitouni.
Des chiffres et des réalisations
Guitouni a rappelé que la fiscalité pétrolière en 2015 était de près 1723 milliards DA sur la base d’un prix de référence de 37 dollars le baril alors que le total des recettes de la fiscalité pétrolière s’élevait à 2 293 milliards DA contre 3 324 milliards DA en 2014, soit un recul de 31%. Le volume de production des hydrocarbures commercialisés s’est stabilisé en 2015 autour de 155 millions de tonnes d’équivalent pétrole (TEP). Quant au budget de fonctionnement, il a indiqué qu’il était de 47 milliards DA, précisant qu’il s’agissait notamment de crédits pour le subventionnement du prix de dessalement d’eau de mer (près de 37,6 milliards DA), dont 42,4 milliards avaient été consommés (90%). Lors de la présentation des activités du secteur en 2015 et leur évolution par rapport à 2014, Guitouni a indiqué que les exportations étaient élevaient à 33,1 milliards de dollars en 2015 contre 59,2 milliards de dollars en 2014 soit une baisse de 43%, imputant ce recul à la chute des prix du pétrole qui ont atteint une moyenne de 53 USD/baril en 2015 contre 99USD/baril en 2014 soit une baisse de 47%, a-t-il dit. Pour répondre aux besoins du pays en produits pétroliers et énergétiques, Guitouni a fait savoir que le secteur a investi plus de 1 468 milliard DA en 2015 contre 1 347 milliards DA en 2014. L’année 2015 a enregistré, l’exploration de 23 puits, dont 22 par Sonatrach, a rappelé le ministre soulignant l’entrée en production de nouveaux gisements pétroliers et gaziers à Bir Sebaa, Touggourt et Bir El Msana dans la wilaya de M’sila, outre la réception de centrales électriques avec une capacité de plus de 1 700 Mégawatt dont 4 centrales électriques solaires à Adrar, Ghardaïa, Tamanrasset et Illizi avec une capacité de 39 Mégawatt. Le ministre à fait état, pour la même année, de la réception de plusieurs projets de pipeline et d’installations de stockage et de distribution de carburant, ainsi que le renforcement du réseau de transport et distribution d’électricité et de gaz avec la réalisation de 14 000 Km de réseau électrique et 8500 Km de réseau de gaz. À cela s’ajoute, une station de dessalement d’eau de mer à Ténès (Wilaya de Chlef) d’une capacité de 200 000 m3/jour, a ajouté Mustapha Guitouni. Selon les chiffres avancés par le ministre, l’année 2015 a vu le raccordement de 360 000 foyers au réseau électrique, augmentant à 99% le taux de couverture national, et de 333 000 foyers au gaz de ville, avec un taux de 55%, mais aussi la reconversion de 85 000 véhicules au GPL.
Partenariat entre l’Algérie et l’Irak
Selon le communiqué du Ministére, plusieurs contrats seront signés dans les domaines de l’énergie et des hydrocarbures entre le ministère de l’Energie et le ministère irakien du Pétrole pour le développement, des activités des compagnies pétrolières et leurs expériences, la modernisation des moyens de prospection et la concrétisation des projets communs. Selon toujours le même communiqué la visite effectuée à Baghdad par le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, il est indiqué que l’Algérie entendait renforcer sa présence en Irak à travers la Sonatrach et étudie les possibilités d’investissement et d’affaires dans tous les domaines liés à l’énergie, en particulier dans l’exploration, dans le développement des gisements de pétrole ou de gaz en cours d’exploitation ou non encore explorés ainsi que dans la commercialisation. Il a également été souligné la nécessité de consolider un partenariat gagnant-gagnant dans l’industrie pétrolière et gazière qui soit notamment basé sur la formation et l’échange d’expériences. Pour sa part, le ministre irakien a exprimé le grand intérêt qu’accorde son pays à la présence de Sonatrach en Irak et à ce que la compagnie peut apporter en termes de savoir-faire et d’expérience, notamment dans le domaine gazier. Les deux ministres ont enfin réaffirmé leur volonté de poursuivre les concertations et d’approfondir les synergies entre les deux pays, dans le cadre de la déclaration Opep et non Opep en vue de stabiliser les marchés pétroliers sur le moyen et long terme. Il y’ a lieu de noter que le ministre de l’Energie a demandé à entamer rapidement les travaux de rénovation du bureau de Sonatrach à Bagdad, en vue de renforcer la présence de la compagnie dans le pays. Pour rappel, Guitouni, a eu hier, un entretien avec son homologue irakien, Jabbar Ali al-Lueibi. Les deux ministres ont qualifié les relations bilatérales «d’excellentes et d’historiques» notamment dans le domaine de l’énergie et des hydrocarbures. +S’exprimant sur la qualité «historique» des relations bilatérales, le ministre irakien a, selon la même source.
Le savoir-faire de l’Algérie pour l’Irak
Suite à la décision de nationalisation des hydrocarbures, ce qui a permis à la compagnie irakienne de réussir la période de transition et d’exploiter correctement ses champs pétroliers». Le ministre a surtout rappelé «l’apport conséquent et précieux de Sonatrach dans la formation des ingénieurs irakiens et dans le transfert de son expérience et son savoir-faire». Les parties ont également mis l’accent sur la volonté des deux pays de renforcer davantage leur coopération et «d’ouvrir, à l’occasion de la visite du ministre algérien, un nouveau chapitre dans les relations algero-irakiennes» de façon à l’étendre à tous les process liés aux industries du gaz et des hydrocarbures. Rappelons, que le ministre de l’Energie est accompagné, au cours de cette visite, par le PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, et une délégation du ministère et de Sonatrach.