La construction de la voie ferroviaire longue de 800 kilomètres entre Ngaoundéré au Cameroun et Ndjamena, la capitale du Tchad, nécessite un investissement de 5000 milliards de FCFA, soit 7,6 milliards d’euros.
Le montant est faramineux à l’heure des sévères ajustements budgétaires que connaissent les deux pays à l’instigation du FMI. Début janvier, le président Idriss Déby avait rencontré une délégation du groupe Bolloré à Paris. Le logisticien français a été officiellement sollicité pour trouver une formule PPP intégrant la filière coton et le transport. Pays enclavé, le Tchad est dépendant notamment du port de Douala.
Une réunion conjointe pour recruter un consultant
Le ministre camerounais des Transports, Egard Alain Mebe Ngo’o, qui s’exprimait, mercredi 17 janvier au terme de la 4e session du Comité ferroviaire (COMIFER) visant à relier les deux pays, ne s’est pas attardé sur les moyens mis en oeuvre pour réunir le financement. Il faut dire que l’on est encore au tout premier stade du projet, à savoir le financement des études.
Ainsi, la réunion conjointe s’est bornée aux mesures relatives au recrutement du consultant appelé à réaliser les études de faisabilité du chemin de fer entre Ngaoundéré et Ndjamena. Il était également question de recruter un assistant à la maîtrise d’ouvrage, de procéder à la mise en place des organes de pilotage, de suivi et de gestion technique et opérationnelle des études ainsi qu’à l’élaboration du programme d’activités et à l’adoption du budget.
Les deux pays ont notamment échangé sur la saisine par requête conjointe de la Banque africaine de développement (BAD) pour le financement de ces études de faisabilité ainsi que l’approbation par le conseil d’administration de la BAD, de la proposition d’un accord de financement sous forme de don à la République du Tchad et de prêt au Cameroun, pour la réalisation de ladite étude, l’assistance technique et la gestion du projet.
2 commentaires
À ce prix, l’Afrique et l’UA devrait construire le Dakar-Djibouti comme axe principal, puis construire les branches comme celle vers le port du Cameroun. C’est ce que recommande depuis les années 1980 l’Institut Schiller.
Techniquement parlant construire un tel axe en zone aride ou semi-humide est aisé, et politiquement constructif pour l’UA et pour les Etats concernés ; ensuite le coût de construction de chaque branche sera réduit très fortement, car l’infrastructure secondaire pourra être entamée par les deux bouts. Et il est plus efficient de partir de cet axe que du port : pas seulement pour prévenir la corruption, mais pour établir le chantier de base, et la ville nouvelle qui va avec.
La version conventionnelle de partir du port pour remonter dans le centre de l’Afrique fait perdurer un modèle colonial. Ici pour l’exemple et localement le Cameroun aura tout le bénéfice du chantier ; plus globalement, l’UA ne jouera qu’un rôle administratif ; et fondamentalement les bailleurs de fonds garderont l’exercice du pouvoir.
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Le commerce intérieur Africain est l’enjeu majeur et immédiat de souveraineté politique, économique et financière.