Pour assurer la stabilité macroéconomique et soutenir la croissance de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), les Etats membres doivent procéder à l’ajustement des déficits budgétaires vers le critère de convergence (3% du PIB) à partir de 2019.
C’est l’une des recommandations faite par une équipe du FMI qui a mené une mission auprès des différentes institutions de la sous-région, du 11 au 24 janvier 2018. « 2018 est une année critique pour assurer la convergence vers des déficits budgétaires soutenables », selon l’équipe conduite par Dhaneshwar Ghura. La consolidation budgétaire nécessitera d’accroitre la mobilisation des ressources intérieures et de prioritiser les dépenses, précise-t-elle.
Ainsi, la mission préconise des réformes de politique fiscale destinées à « permettre de créer un espace pour réduire les déficits budgétaires sans compromettre l’investissement en infrastructures publiques et les dépenses sociales et de sécurité ».
Pour 2017, le déficit budgétaire consolidé est estimé à 4,6% du PIB en 2017 selon l’équipe du FMI, le même niveau qu’en 2016. « Ce déficit et des termes de l’échange défavorables ont contribué à une hausse du déficit du compte courant extérieur », indique la mission, qui alerte au sujet de l’accroissement de la dette publique.
Perspectives de croissance
« La croissance économique régionale a dû dépasser 6% en 2017 pour la sixième année consécutive, en dépit de chocs négatifs des termes de l’échange et de préoccupations sécuritaires », s’est réjouie la mission qui salue également le faible niveau de l’inflation, « y compris en raison d’une bonne production agricole».
Même si les perspectives de croissance restent favorables (supérieure à 6% sur le moyen terme) », elles sont « sujettes à des risques défavorables ».
Ces derniers incluent des dérapages dans les programmes de consolidations budgétaires, des lenteurs dans la mise en place des réformes structurelles, de nouveaux défis sécuritaires, ainsi que des incertitudes relatives à la croissance mondiale et aux conditions sur les marchés financiers internationaux.
« Moderniser le secteur financier »
Par ailleurs, le FMI encourage les autorités régionales à prendre toutes les dispositions nécessaires pour la mise en œuvre effective des réformes dites « ambitieuses pour moderniser le secteur financier, conformément aux principes de Bâle II et III ».
Ces réformes, poursuit-elle, incluent l’augmentation graduelle, sur plusieurs années, du capital minimum requis, l’introduction d’un nouveau plan comptable, la création d’un système de supervision consolidé des groupes bancaires, le renforcement du cadre de résolution bancaire, et la mise en place d’un fonds de garantie des dépôts.
Elles « devraient permettre d’améliorer la qualité du portefeuille de prêts des banques et rendre le système financier plus stable et plus résilient face aux chocs ».