Le départ anticipé de Jacob Zuma de la présidence semble inexorable. Le président sud-africain qui avait poussé vers la sortie son prédécesseur pourrait céder sous la pression de son parti en raison des nombreuses affaires qui éclaboussent son mandat.
Le site d’information en continue sud-africain Times Live, cité par Reuters, a révélé ce 6 février que le chef de l’exécutif sud-africain accepte le principe de sa démission une fois que « certaines conditions auront été remplies ». L’accord a été conclu ce mardi, note le confrère, au cours d’une rencontre entre Jacob Zuma et son vice-président Cyril Ramaphosa élu en décembre dernier à la tête de l’ANC, le parti au pouvoir.
Si Ace Magashule, le secrétaire général de l’ANC qui assistait à l’entretien entre les deux hommes n’a pas confirmé l’information, d’autres dirigeants de l’ANC ont bien déclaré qu’un accord avait été trouvé en vue de permettre au président Zuma de « partir dignement », toujours selon Times Live.
Au même moment, dans la soirée de ce mardi, l’ANC a reporté au 17 février prochain une réunion de son bureau exécutif national (NEC, organe décisionnaire du parti qui peut exiger la démission de Zuma de la présidence) qui devait avoir lieu aujourd’hui mercredi 7 février pour plancher sur l’avenir de Jacob Zuma. Également, le discours sur l’état de la nation devant le parlement, le traditionnel évènement politique majeur du début d’année, prévu ce jeudi, a été reporté à une date ultérieure.
La démission du président Zuma qui couvait depuis quelques temps est étalé, plus qu’hier, sur la place publique en ce début de l’année. Le 20 janvier, la presse locale s’était fait l’écho de la décision des membres du NEC de le pousser vers la sortie. Et une rencontre à huis clos tenue le 4 février entre ce dernier et des membres de la direction du parti n’avait fait que amplifier les spéculations sur cette perspective.
Malmené par la justice et désavoué par son propre camp avec l’élection de Cyril Ramaphosa (le 18 décembre) après une série de scandales et d’accusations de corruption, le sort de Jacob Zuma semble scellé, à moins qu’il veuille engager un bras de fer avec son parti. A 75 ans, celui dont le mandat prend constitutionnellement fin à la mi-2019 pourrait se retrouver à compter les heures plutôt que les mois qu’il lui reste à passer au pouvoir.