Le président de la Banque africaine de développement (BAD) a rompu le silence ce mardi au sujet de la vague de licenciements qui secoue l’institution depuis quelques mois.
« Vous avez probablement entendu parler de quelques changements intervenus à la Banque. Je puis vous assurer que tout se passe bien », a déclaré Akinwumi Adesina lors du traditionnel déjeuner de nouvel an organisé au siège de la BAD à Abidjan, à l’endroit du corps diplomatique accrédité en Côte d’Ivoire.
L’ancien ministre nigérian de l’agriculture et du développement rural justifie ces changements par « des réformes que les actionnaires [nous] ont demandé de mener ». « Ils nous ont demandé d’optimiser les ressources, et c’est exactement ce que nous faisons », a-t-il insisté.
Et d’ajouter: « ils nous ont demandé de changer la culture à la Banque, pour passer d’une culture de droits acquis à une culture de la performance. Et c’est exactement ce que nous faisons. Aucune organisation ne peut exceller dans la performance sans mettre l’accent sur la responsabilité en matière de résultats ».
En effet, selon le président de la BAD, «la vieille culture des droits acquis est ébranlée et, comme vous pouvez l’imaginer, nous rencontrons de la résistance. Le changement s’accompagne toujours de bruit, de rumeurs ou même de procès d’intention».
Pendant son discours, M. Adesina n’a juré que par les «résultats» qu’il compte atteindre : «nous travaillons dur, très dur, pour faire de la Banque une organisation plus souple, plus efficace, axée sur les résultats ; une organisation qui accélère le développement de l’Afrique, qui se fixe les normes de performance les plus hautes».
«Nous y arriverons»
Arrivé aux affaires depuis septembre 2015 à la suite du Rwandais Donald Kaberuka, Akinwumi Adesina s’est montré rassurant devant son auditoire resté attentif: « je peux vous assurer que nous y arriverons, car nous ne pourrons répondre aux attentes de l’Afrique que lorsque toutes nos actions seront axées sur la performance ».
Par ailleurs, promet le Nigérian, la BAD « sera mieux outillée pour remplir sa mission et accélérer l’obtention de résultats. Elle n’est pas une maison de retraite. (…) Soyez en sûrs, nous ne vous décevrons pas! »
Des licenciements jugés abusifs, «sur la base d’incompatibilité d’humeur»
L’institution connait depuis quelques semaines, une vague de licenciements et de démissions. Le dernier en date est le cas de l’Ivoirien Albéric Kacou, le désormais ex-vice-président en charge des ressources humaines et des services institutionnels de la Banque.
« À l’analyse, et selon nos informations, M. Kacou n’a commis aucune faute professionnelle avérée du fait d’un manque de compétence dans les fonctions qu’il exerçait, qui puisse justifier la radicalité et brutalité de cette séparation », avait réagi l’Association des fonctionnaires internationaux Ivoiriens (AF2I), une semaine après la séparation.
«Tout laisse donc à croire que le licenciement est abusif, sur la base d’incompatibilité d’humeur, d’autant plus que le Président de la BAD, après l’évaluation de la performance de Mr Kacou il y a six mois, l’a confirmé sans réserve dans ses fonctions de vice-président », a rappelé l’AF2I.
Un commentaire
Adesina has acted like a pompous and insecure fool….a significant loss.