Des thématiques débattues en marge de la 42eme assemblée générale de la FANAF, qui a démarré à Kigali (Rwanda),le 12 février 2018, l’augmentation des fonds propres des compagnies d’assurance reste la question la plus délicate.
Décidé à la mi-2016 par le conseil des ministres de la zone Franc, le relèvement de 1 à 5 milliards de FCFA du capital minimum des compagnies d’assurance de la zone de la Conférence interafricaine des marchés de l’assurance (14 pays) soulève beaucoup d’interrogations.
Ainsi, à peine 25% des compagnies sont susceptibles de respecter le niveau intermédiaire de 3 milliards de FCFA à atteindre en 2019. Le sujet a fait l’objet d’un débat à Kigali, lundi 12 février, entre la Fédération des compagnies d’assurance de droit national africain (FANAF) présidé par Adama Ndiaye et le régulateur représenté par Issofa NChare, secrétaire général de la CIMA.
Sans aller jusqu’à contester le principe d’une augmentation de capital, les compagnies appellent à une approche moins «martiale» comme l’a déclaré Pathé Dione, président du groupe Sunu. « C’est comme à l’armée, en avant et marche », a estimé l’assureur.
Le relèvement du capital minimum est d’autant plus problématique que le régulateur a exclu , par circulaire, l’incorporation des réserves. Cette mesure destinée semble -t-il à éviter toute fraude punit potentiellement les entreprises vertueuses, celles qui ont accumulé du gras sur plusieurs exercices.
Du côté des régulateurs et des directions des assurances, l’on semble réceptif au dialogue.
«Les compagnies ne nous ont pas jusque-là proposé une alternative », commente un directeur des assurances d’un important pays de la zone. Ce qui risque d’être présenté comme un « passage en force» est en tout cas à l’inverse de la «Solvency 2» adoptée en Europe en 2016 après presque vingt ans de concertation entre les acteurs et d’ajustements de paramètres selon les pays, commente l’actuaire Abdou Cissé .
Il est aussi rappel reproché au régulateur de mettre dans la même catégorie la Côte d’Ivoire, premier marché de la zone avec 304 milliards de FCFA de primes en 2016 et la Centrafrique qui pèse moins de 5 milliards de FCFA.
L’augmentation du capital minimum intervient dans un contexte de stagnation de la croissance et de faible taux de remboursement des sinistres.