Il a fallu quatre (4) jours de travaux au comité préparatoire mis en place pour le dialogue, pour adopter un règlement intérieur devant conduire les discussions proprement dites qui s’ouvrent ce lundi à Lomé, en présence du président Ghanéen, Nana Akufo-Addo, le facilitateur.
Selon le document dont Financial Afrik a obtenu copie, l’objectif général de ce dialogue, le 27e du genre depuis 1991, est de permettre aux acteurs politiques Togolais «d’arriver à un accord global sur les questions qui alimentent la crise actuelle, dans la paix et la concorde nationale, dans le respect de l’ordre constitutionnel et des institutions de la République».
Signé par Atchlo Aklesso, le secrétaire général du parti présidentiel, et Eric Dupuy de l’ANC (opposition), le règlement définit, au total, 11 sujets à discuter, sauf le point relatif au vote de la diaspora.
Il s’agit du «rétablissement de la constitution de 1992», de
l’ «implication du rétablissement de la constitution de 1992», de l’ «organisation d’un référendum portant révision de la constitution de 1992», de la «transition», du «cadre du dialogue», de la «participation du gouvernement au dialogue», de l’« inclusivité du dialogue », des « réformes constitutionnelles », des «réformes électorales », de l’ « Etat de droit, de la situation humanitaire » et du «mécanisme de mise en œuvre et de suivi ».
Par ailleurs, souligne le règlement élaboré par le comité, la hiérarchisation de ces points « sera faite par les participants au dialogue ».
Des discussions « très serrées »
« Nous avons passé 4 jours de discussions, et si vous regardez le règlement intérieur, vous auriez lu dans les lignes que les discussions ont été très serrées », a fait savoir Eric Dupuy. « Mais nous sommes arrivés à une solution qui convient à chacun », a-t-il ajouté.
Et de présager que les discussions qui vont s’ouvrir «ne seront certainement pas aisées », mais «très dures », «puisque nous discutons des intérêts supérieurs de la nation togolaise».
Toutefois, s’est-il empressé d’ajouter, «avec la volonté de part et d’autre, nous pouvons peut-être avancer, si chacun utilise un minimum d’ouverture d’esprit et de tolérance».
Du côté du gouvernement, l’on est optimiste : « les Togolais, en se parlant entre eux, doivent être en mesure de trouver des solutions qui répondent à la fois à l’intérêt général et au bien commun de tous les Togolais », a déclaré Gilbert Bawara, émissaire du gouvernement.
« Nous n’allons pas nous départir de cette confiance et de cet optimisme. Nous pensons et nous espérons que chacun sera animé par le même état d’esprit », a-t-il souhaité.
Facilitation ghanéenne
Mis en place jeudi 15 février, le comité préparatoire du dialogue est composé de 3 délégués du parti présidentiel, 3 autres de l’opposition et 2 membres du gouvernement. Les travaux ont été dirigés par une délégation ghanéenne, dont le ministre de la sécurité nationale, et l’ambassadeur en poste à Lomé.
Mandaté par les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO), le président Nana Akufo-Addo joue, jusque-là, au facilitateur dans la crise politique que le Togo connait depuis le 19 aout 2017, liée à une réforme de la constitution en vigueur qui ne limite pas le nombre de mandats présidentiels.
Arrivé à Lomé dimanche soir, le Ghanéen devra présider ce lundi, à l’ouverture du dialogue proprement dit à l’hôtel 2 février de Lomé, l’ex Radisson Blu.