Les flux financiers illicites (FFI) et la criminalité érodent le tissu des États de l’Afrique de l’ouest, faisant souvent converger le milieu politique et le monde des affaires, selon un rapport publié mardi 20 février par l’Organisation de coopération et de développement (OCDE) sur l’économie du commerce illicite dans la région.
Selon ce document de 156 pages, « certaines économies criminelles et illicites sont peu stigmatisées par les communautés » en Afrique occidentale, car elles représentent une source importante de moyens de subsistance, « renforçant la légitimité qui permet aux porteurs alternatifs de gouvernance de concurrencer l’État et de créer d’autres sources d’autorité ».
En effet, poursuit-il, les actes criminels sont favorisés par un éventail d’acteurs composés de réseaux criminels, du secteur privé tant domestique qu’international et des responsables publics.
Le rapport indique, par ailleurs, que les faibles niveaux d’inclusion financière favorisent le développement des économies criminelles et des flux financiers illicites dans la région.
« Nombre d’habitants n’ont pas accès au système bancaire formel. Les opérateurs de transferts de fonds sont hors de prix. Par conséquent, les transactions se font souvent en liquide, ou au moyen de systèmes informels de transferts de fonds, ce qui fait que d’importants volumes de transactions échappent aux gouvernements, aux régulateurs et au calcul du commerce international », lit-on dans le document.
En rappel, les FFI font perdre environ 50 milliards de dollar par anau continent, selon une estimation du Groupe de haut niveau de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies. « Bien que les chiffres sur les FFI soient fortement contestés, les analyses s’accordent toutefois à dire que les FFI dépassent le volume d’APD accordée à l’Afrique », constate l’OCDE.