Sur 100 milliards de dollars de revenus générés sur toute la chaîne de valeur du cacao, les pays producteurs ne captent que 6% de ce montant et seulement 2% vont aux paysans. Ces propos du ministre ivoirien de l’Agriculture Mamadou Sangafowa Coulibaly (cité par l’Agence AIP) tenus ce 1er mars lors d’une conférence à la faveur SIA (Salon international de l’agriculture de Paris), viennent rappeler la triste réalité du commerce international des produits de base.
Le ministre qui s’exprimait sur le thème « Transformation structurelle de l’économie agricole et opportunités d’investissement en Côte d’Ivoire », a notamment souligné que l’avenir de la filière dépendait d’une répartition plus équitable des revenus générés par le secteur. Une perspective qui passe nécessairement par la transformation locale encore hors de portée pour les pays producteurs.
Dans la réalité, les multinationales du secteur préfèrent investir dans des programmes écologiques et sociaux faisant la promotion du « cacao durable », au bénéfice de leur image, plutôt que de consentir des investissements dans la transformation locale (ne serait-ce que la première transformation) qui reste le gage pour accroître la part de revenus des pays producteurs dans la florissante industrie du chocolat.
La Côte d’Ivoire qui usine 35% de sa recolte ambitionne depuis plus de 5 ans de passer à 50% de transformation locale sans y être encore parvenue malgré d’importantes mesures incitatives. En attendant, le pays fait la grise mine face au maintien à la baisse des cours cacao sur le marché international, après l’euphorie des prix de ces dernières années. Une situation qui a fait dire à certains qu’ « on n’émerge pas en vendant des fèves de cacao, mais plutôt du chocolat ».
Pour rappel, l’Afrique représente environ 73% de la production mondiale de cacao.