Les réformes de la Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances (CIMA) ouvrent la voie à la rationalisation du marché, selon un rapport publié ce lundi 12 mars par l’agence d’analyse A.M. Best.
En effet, le Best’sSpecial Report indique que les compagnies d’assurance et de réassurance de la zone ont poursuivi la croissance rentable entamée il y a quelques années, ceci « malgré de forts vents contraires économiques et parfois politiques qui ont rendu la conjoncture opérationnelle difficile ».
Toutefois, le rapport note que la croissance a été limitée par le ralentissement de l’activité économique, avant de relever que « la performance opérationnelle est restée bonne, bénéficiant de faibles niveaux de sinistralité ».
« Les réformes législatives dans la région destinées à augmenter la rétention des primes dans la zone CIMA et à renforcer le capital social des assureurs pourraient contribuer à créer un marché plus robuste », précise le Best’sSpecial Report.
La CIMA est l’organisme régional de supervision des activités d’assurance et de réassurance dans 14 pays d’Afrique francophone, répartis dans l’UEMOA et dans la CEMAC. Mise en place depuis 1992, elle détient les pouvoirs de supervision du secteur dans les Etats membres.
« Image contrastée »
Avec son taux de croissance de 1,7% en 2016, contre 3,5% en 2015, « reflétant la conjoncture économique difficile et la poursuite des pressions tarifaires dans le secteur du pétrole et du gaz », l’Afrique présente de « vastes disparités de croissances entre les différents pays ».
« La zone CIMA offre notamment une image contrastée par rapport au reste du sous-continent, des différences étant également évidentes entre ses membres », relève le rapport.
Très faible taux de pénétration
En 2016, la zone comptait 182 assureurs avec un marché de 1 103,1 milliards de F CFA par primes brutes émises, soit 3% du volume généré par le continent africain.
« ceci s’est traduit par un taux de pénétration de l’assurance très faible de 1,1%, contre une moyenne mondiale de 6,3% en 2016 », analyse le rapport qui note, « néanmoins, que la demande en produits d’assurance progresse régulièrement dans la zone depuis quelques années, le volume des primes ayant plus que doublé entre 2006 et 2016 ».