Le Togolais Kako Nubukpo, reconnu pour son engagement contre le franc CFA, quitte définitivement l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) où il a officié en qualité de directeur de la francophonie économique et numérique, et compte désormais allier « convictions et résultats de travaux de recherche ».
« J’ai définitivement quitté mes fonctions de directeur de la francophonie économique et numérique au sein de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) », a-t-il annoncé dans un communiqué parvenu à Financial Afrik.
« Je poursuis désormais mes travaux de recherches au sein du Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) et mes enseignements à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l’Université de Lomé au Togo », ajoute l’ancien ministre Togolais de la prospective et de l’évaluation des politiques publiques.
Virulent détracteur du franc CFA, le professeur Kako Nubukpo indique, dans sa note, que « le combat pour une Afrique digne et prospère reste d’actualité ».
Suspendu de ses fonctions à titre provisoire, le 5 décembre 2017 pour, entre autres, « protestations des chefs d’Etats », le concepteur de la Vision Togo 2030 avait engagé une procédure judiciaire contre son ancien employeur. « Tout est réglé et je passe à une autre étape de ma vie professionnelle », confie-t-il à Financial Afrik.
« Je tente de faire avancer quelques idées à partir de mes convictions et résultats des travaux de recherches », prévient-il d’ores et déjà.
En rappel, dans une tribune signée au lendemain de la sortie du président Français le 28 novembre 2017 à Ouagadougou (Burkina Faso), celui qui était encore en fonction à l’OIF avait dénoncé, entre autres, « une façon arrogante, pour ne pas dire plus, de la part de M. Macron, d’exprimer le déni de l’histoire monétaire françafricaine, renvoyant les dirigeants africains à leur servitude monétaire volontaire, les mettant à nu de la pire des façons, à travers des réponses d’une violence symbolique inouïe ».
Le Togolais devenu grande icône de la jeunesse africaine, avait déjà marqué l’opinion par ses sorties pas des plus diplomatique contre le franc CFA. « Chercheur, acteur institutionnel, j’ai éprouvé, sous diverses facettes, les limites de notre système monétaire, frein au développement des pays qui en sont encore tributaires. C’est contre cette servitude volontaire que je m’élève pour l’avenir de nos pays et de nos enfants », a-t-il écrit dans une tribune publiée en juillet 2017 sur Financial Afrik.