En prélude à leurs journées prévues à Kigali les 3 et 4 avril 2018,
Mme Minian BENGALY-BERTHE, secrétaire exécutive de l’Association africaine des juristes de banques et établissements financiers (AJBEF).
Créée pour permettre aux juristes africains de banque de répondre aux préoccupations des banques et établissements financiers, l’Association africaine des juristes de banques et établissements financiers (AJBEF) se veut un véritable cadre d’échanges entre les professionnels du secteur. Aujourd’hui composé de 16 pays membres ,l’AJBEF entend redynamiser ses troupes. Secrétaire exécutive de l’association, Mme Minian BENGALY-BERTHE, répond aux questions de Financial Afrik.
Comment l’AJBEF a été créée?
Je suis juriste spécialisé en banque et secrétaire exécutif de l’Association africaine des juristes de banques et établissements financiers (AJBEF) depuis 2016. L’AJBEF est une association initiée par le club des dirigeants de banque et créée en 2000 à Dakar. Depuis sa création, l’objectif de l’association est de permettre aux juristes de banques d’avoir un cadre d’échange et de perfectionnement pour répondre plus efficacement aux sollicitations des banques.
A sa création en 2000, il y’avait de nouvelles dynamique comme l’actuelle OHADA, l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires, (ndlr : organisation panafricaine de normalisation juridique), qui est entré en vigueur en 1998. Dès lors, il fallait opérer un grand changement au niveau du secteur bancaire, des réformes institutionnelles ont aussi suivi. Du coup, les juristes étaient très sollicités et il fallait répondre à temps réel aux besoins des managers.
Comment fonctionne l’association ?
L’AJBEF est une association qui regroupe des juristes africains de banque avec 16 pays membres. Nous avons commencé avec l’Afrique de l’ouest et du centre parce que ce sont des pays qui sont dans l’Ohada et nous avons un intérêt commun à nous réunir pour pouvoir répondre aux problèmes.
Cela fait 17 ans que l’association est créée, 18 ans cette année, et tous les ans, nous organisons des rencontres dans un des pays membres. Pour cette année 2018, nous serons à Bujumbura, capitale du Burundi. D’où ma présence aujourd’hui à Dakar (NDLR, février 2018) pour lancer les activités de la rencontre. Les réflexions porteront sur le thème « le particularisme bancaire et la résolution des problèmes y afférant ».
Quelle est la particularité du juriste de la banque ?
Vous savez, la banque n’est pas une société commerciale comme les autres. L’implication de l’État et des autorités monétaires, ainsi que la sensibilité de la clientèle font que la banque est assez particulière à gérer par rapport aux autres sociétés.
Nous sommes confrontés à un autre problème. Au niveau des tribunaux, les juges comprennent la banque comme une société normale alors qu’elle ne peut pas agir comme tel vis-à-vis de sa clientèle. Donc chaque année quand on peut, on essaie d’inviter les juges, les notaires et les avocats, nos partenaires privilégiés, et les non juristes à participer à nos rencontres.
Je peux dire que de 2000 à aujourd’hui, l’association a formé plus de 800 personnes. Les membres de l’association sont estimés entre 250 et 300 personnes sans compter les membres dormants parce qu’il y a des membres qui ne sont pas très actif actuellement. Ce qui m’amène à parler aujourd’hui du plan d’action 2016-2020 du bureau actuel parce que nous nous sommes rendus compte qu’hormis les journées nous n’avons pas les moyens de dynamiser l’association alors que l’objectif est de créer un cadre de signature, de rencontre des juristes qui leur permet d’échanger sur les problématiques auxquelles ils sont confrontés au quotidien.
Quels sont les objectifs du plan d’action ?
Les objectifs actuels du plan 2016 2018 traduit en plan d’action, c’est d’abord redynamiser les activités de l’association, redynamiser les membres de l’association par les mises à réseau parce qu’aujourd’hui nous avons whatsapp, Facebook ainsi que tous les réseaux créé et qui sont utilitaires. Ce qui permettra de répondre à temps réel aux problèmes auxquels les banques sont confrontées parce que l’activité bancaire repose essentiellement sur l’usage bancaire. Il y a les textes, il y a les règles mais c’est la pratique bancaire qui fait que nous souffrons aujourd’hui en tant que juristes.
Le deuxième volet concerne la formation avec le développement des compétences de juristes de banque. Un bon juriste de banque doit pouvoir répondre à toutes les questions, à tous les problèmes posés à la banque, ne pas seulement régler les conflits mais surtout les anticiper. Et dès qu’un client franchit la porte de la banque, le juriste doit pouvoir être du début à la fin du processus. Nous sommes soutenus par le club des dirigeants de banque qui nous appuie depuis le début parce qu’il faut dire que c’est à l’initiative de ce club là que l’association a été créée.
Tout ceci à un coût, comment faites-vous pour trouver le financement ?
Pour la recherche des ressources, nous comptons publier dans un avenir proche toutes les communications de l’AJBEF de toutes les journées organisées jusqu’ici. En 16 ans aujourd’hui, ces communications n’ont jamais été publiées. Nous allons pouvoir les mettre à disposition des juristes et non juristes et même à la disposition des étudiants qui en ont besoin dans leur formation. Nous incitons également les juristes à faire des publications.
Nous comptons aussi sur les droits publics car à la création de l’AJBEF , il était prévu que chaque pays mette en place une antenne locale. Prochainement, nous allons à Bujumbura du 4 au 6 avril, parce que le Burundi à adhérer à l’association l’année dernière. C’est vrai que nous ne sommes pas dans la même zone monétaire, mais cela nous permettra d’échanger et faire une étude comparative entre les différents droits qui régissent l’activité bancaire dans les différentes zones monétaires. Mais il se trouve que ces textes, à une différence près, sont les mêmes.