Symbole vivant du socialisme du 21ème siècle, l’ancien président brésilien Luiz Inacio « Lula » da Silva s’est finalement livré à la police samedi 7 avril. L’ex-chef d’Etat de 72 ans a été condamné en appel à douze ans de prison et un mois pour corruption et blanchiment d’argent..
L’ancien président (2003-2011) est accusé d’avoir reçu un triplex en bord de mer d’une entreprise de BTP en échange de contrats avec le groupe pétrolier semi-public Petrobras. Tout en niant les charges qui lui sont reprochées, Lula s’est résolu finalement à se rendre à la justice. Ses partisans dénoncent un putsch électoral perpétré par les élites pour empêcher le retour du favori du prochain scrutin présidentiel.
Même en détention, Lula pourrait toutefois techniquement s’enregistrer comme candidat à la présidentielle. S’il semble désormais hors course, à six mois du scrutin, le syndicaliste pourra toujours peser sur un scrutin qui oppose les couches populaires aux classes aisées d’un des pays les plus inégalitaires au monde. C’est la justice électorale qui trancherait in fine sur l’éligibilité de celui qui a près de 20 points d’avance dans les intentions de vote sur son suivant immédiat, le député d’extrême droite Jair Bolsonaro.
Avant de se livrer aux forces de l’ordre, Lula a de nouveau clamé son innocence et dénoncé un « crime politique » devant des centaines de membres du Parti des travailleurs rassemblés devant le siège du Syndicat des métallurgistes à Sao Paulo, là où il a entamé sa carrière politique et où il s’était réfugié depuis jeudi. « Je vais me conformer au mandat de dépôt et vous deviendrez tous Lula, a-t-il promis. Je ne suis pas au-dessus des lois. Si je ne croyais pas à la loi, je n’aurais pas créé de parti politique, j’aurais fait une révolution. »