Le gouvernement congolais est opposé au projet international de transférer l’eau de la rivière Oubangui, qui arrose le nord de la République démocratique du Congo (RDC), vers le lac Tchad pour compenser son assèchement, a affirmé le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Amy Ambatobe.
Ce projet de transfèrement a été ravivé par une résolution prise le 28 février à Abuja par la conférence internationale pour la sauvegarde du lac Tchad, organisée par la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT). Dans ce cadre, un nouvel accord a déjà été signé en 2017 avec un partenaire chinois, la Power Construction Corporation of China (PowerChina).
Le transfert d’eau entre les différents bassins (hydrographiques) n’est pas une option mais une nécessité », a déclaré Sanusi Abdullahi, secrétaire exécutif de la CBLT, qui supervise l’utilisation de l’eau et des ressources naturelles.
Un point de vue que conteste Kinshasa. Il ne sera pas question pour la RDC de transférer les eaux de la rivière Ubangi vers le Lac Tchad », a précisé mercredi 4 avril à l’Assemblée nationale le ministre de l’Environnement, Amy Ambatobe.
Un tel transfert est régulièrement évoqué pour éviter la disparition du lac Tchad, situé à cheval sur le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad et qui a perdu 90% de sa superficie en 40 ans en raison des changements climatiques et la très mauvaise gestion des ressources hydrauliques.
L’idée, particulièrement ambitieuse et portée par les pays de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), est de creuser un canal de 2600 km depuis la RDC, à travers la Centrafrique, jusqu’au lac d’eau douce.