A monsieur le directeur de Financial Afrik,
Lecteur assidu de votre site, je me permets de vous apporter des précisions par rapport à l’article intitulé « Audit du GIMAC: un rapport explosif » paru le 12 avril. Sans revenir sur les circonstances de cette fuite d’information (le rapport d’audit étant confidentiel) et sur les motivations visibles ou invisibles des personnes organisatrices de la fuite, je souhaiterais préciser les points suivants:
1- Les deux structures qui ont précédé le Groupement interbancaire monétique de l’Afrique Centrale (GIMAC) ont englouti entre 10 et 12 milliards de FCFA pour un résultat confidentiel. A peine 3 banques connectées sur cette période. Hélas en Afrique, on a beaucoup du mal à supporter le succès. Aujourd’hui, l’on dénombre 55 banques membres de GIMAC. En outre, 29 banques sont en production, 10 en cours de certification. La masse des transactions est en hausse constante, ayant passé de 227 millions de FCFA en 2015 à plus de 10 milliards de FCFA sur le seul premier trimestre 2018. Le réseau couvre les 6 pays de la CEMAC et un parc de 500 000 cartes en circulation.
2- Valentin Mbozoo, directeur général du GIMAC, qui n’est mon ami, ni mon cousin, ne concentre pas de pouvoirs, il a sorti l’organisme de l’ornière depuis 2012 et a été l’homme à tout faire de cette structure appelée, certes, maintenant qu’elle est sauvée, à s’institutionnaliser et à séparer les fonctions d’audit, de management et de contrôle.
3-Le GIMAC est passé par le même sentier difficile que son jumeau GIM-UEMOA en Afrique de l’Ouest. Les deux organes qui préexistaient en zone UEMOA ont été forcés à fusionner. Les pertes ont été absorbées par la BCEAO, laquelle est encore actionnaire de GIM-UEMOA. Pour informer vrai, je dirais que GIMAC a été sélectionné par appel d’offres pour accompagner la Guinée, GIM-UEMOA ayant été recalé. Il ne s’agit pas d’opposer ces deux institutions qui font du bon travail quoique dans des environnements différents et qui d’ailleurs travaillent à parachever l’intégration monétique des deux zones.
4- Bien que l’intégralité du capital du GIMAC ne soit pas encore libéré, il faut juger le maçon au pied d’oeuvre. Beaucoup a été fait. Il faut maintenant que la volonté politique vienne à la rescousse d’un organe qui reste technique.
Voici les quatre précisions que je voulais apporter pour permettre à vos lecteurs d’apprécier toutes les informations publiées ici et là sur le GIMAC.
B. S., lecteur