C’est un nouvel épisode qui se dessine dans les relations internationales. Les USA et leurs deux indéfectibles alliés français et britanniques ont bombardé la Syrie samedi à 4 heures heure locale, sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU et sans feu vert de leurs parlements respectifs.
Tout comme lors de la seconde guerre d’Irak en 2003 où Washington avait brandi le prétexte des armes de destruction massive, dans le cas syrien, les occidentaux font état d’une attaque à l’arme chimique. Problème, aucun organisme indépendant n’est en mesure d’apporter le moindre début de preuve. La communauté internationale reste dans son ensemble dubitative.
L’attaque survient alors qu’une une mission de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), commandée par l’ONU, devait entamer samedi à Douma, près de Damas, son enquête.
De son côté, le régime de Bachar Assad, qui a survécu à sept ans de guerre civile et aux bombardements des mêmes armées américaines, britanniques et françaises, continue de nier avec la dernière énergie, soutenue par la Russie de Valdmir Poutine.
Il va sans dire que la suite se jouera à l’ONU à coup d’expertises et de résolutions. Mais d’ores et déjà, l’on peut le dire, la principale victime collatérale de ces bombardements est d’abord l’ONU. Le «machin» comme l’appelait le Général de Gaulle est réduit à une simple chambre d’enregistrement par l’unilatéralisme américain.
Le syndrome de la SDN plane plus que jamais sur cette organisation internationale maintenue prisonnière des rapports de force de l’après guerre. Des Balkans en 1914 et de la ligne Oder Neiss en 1938, l’on tombe dans cette Jouta Orientale où les alliés russes combattent le camp soutenu par les américains. La guerre par procuration se poursuit et menace d’embraser tout le Moyen-Orient.