La signature de cet accord de Financement additionnel relatif au Projet de redressement du secteur de l’électricité est intervenue ce mardi 17 avril 2018 à Washington DC. Malado Kaba, ministre de l’Économie et des finances est revenu sur les efforts consenti depuis 2011.
« Nous avons doublé la production énergétique avec la construction de notre barrage Kaleta et nous la porterons à plus de 700MW avec la construction de Souapiti et la réhabilitation d’autres centrales hydrauliques. Ces efforts ont eu des effets induits non négligeables sur la croissance en dépit de la part marginale du sous-secteur de l’électricité dans notre PIB en 2016. Ces efforts traduisent l’importance de ce secteur qui est la pierre angulaire de la transformation et la diversification économiques recherchées dans notre PNDES » a laissé entendre la patronne de l’économie Guinéenne.
Elle estime que toutefois en dépit de ces efforts, seulement 25% de la population a accès à l’électricité (au niveau du réseau interconnecté). En milieu rural, la situation est encore plus difficile et c’est pourtant là, d’après elle, que vit la majorité de nos populations. La situation financière du secteur est également préoccupante puisque les coûts ne sont pas couverts par les prix de vente et se traduisent par un poids financier important sur le budget national.
« Si l’analyse du secteur révèle des efforts consentis et en cours dans le domaine de la production au niveau du réseau interconnecté, les questions de distributions et les aspects de gouvernance du secteur demeurent donc des enjeux cruciaux si nous voulons viabiliser et surtout pérenniser les investissements massifs que nous réalisons aujourd’hui et que nous poursuivrons » relève-t-elle.
La première tranche du financement a permis, selon la ministre, de contacter la gestion de l’Electricité de Guinée (EDG) par VEOLIA ; la pose des compteurs dans la ville de Conakry ; l’analyse des coûts de fourniture du carburant pour les centrales thermiques en Guinée et l’amélioration de l’efficacité et l’efficience dans la chaine fourniture de carburant ; l’assistance technique pour développer la politique anti-fraude.
D’après les prévisions, ces reformes permettrons à terme de réduire les coûts de production ; accroître la facturation et le recouvrement ; améliorer la qualité des infrastructures et renforcer la capacité des ressources humaines.
Dans le cadre de ce financement additionnel, le Gouvernement Guinéen s’engage à rétrocéder à Electricité de Guinée (EDG) un montant de 20 millions de dollars qui serviront à réaliser les composantes 2 et 3 du projet qui visent à améliorer le réseau de distribution de Conakry et des performances commerciales de l’EDG et apporter une assistance technique pour la mise en œuvre du projet.
Il faut noter enfin que le potentiel hydroélectrique de la Guinée est estimé à une capacité de plus de 6.000 MW, un potentiel solaire de 4,8 kwhm2/jour avec près de 1165 cours d’eau pour une pluviométrie de plus de 400 milliards de m3 d’eau par an.
La Guinée envisage donc avec tout ce potentiel énergétique de devenir un exportateur clé d’électricité dans la sous-région.