Ecobank Transnational Incorporated tient sa 30ème assemblée générale ordinaire ce 24 avril 2018 à Lomé dans un contexte plutôt optimiste. Les principaux indicateurs repassent au vert.
La banque est passée d’une situation déficitaire en 2016 à un retour de bénéfices en 2017. Le résultat net est de 182 millions de dollars. Mais rien n’est encore acquis. Architecte de la dynamique actuelle, nigérian Ade Ayeyemi le sait, la banque sise Boulevard Mono à Lomé qui a réduit son coefficient d’exploitation en ramenant ses effectifs à 15 930 (dont 44% de femmes ) et fermé de nombreuses agences dont 75 au Nigeria, doit encore progresser et améliorer ses ratios de rentabilité.
L’avenir passe par le digital et cela, l’ancien pensionnaire de Citibank l’a bien compris. Dés sa prise de fonction en septembre 2015, il a fait de la transformation par le digital son cheval de bataille. Sa parfaite maîtrise des systèmes d’information l’a emmené à faire le grand ménage au niveau du pôle informatique de la banque et à superviser en personne le lancement de l’application. Fort de 4 millions d’utilisateurs à la veille des assemblées générales et d’un volume de transfert de 1 milliard de dollars, la petite appli est de facto l’espoir.
Le retour de la banque panafricaine en territoire positif est aussi l’oeuvre d’un staff re -désigné depuis fin 2015. En poste au Nigeria, Charles Kié a fait de la plus grande filiale d’Ecobank, la première contributrice dans le résultat net.
Derrière, la zone UEMOA revient en force soutenue par des managers assoiffés de victoire, à l’instar d’Ecobank Côte d’Ivoire (la plus belle introduction en Bourse de l’année 2017 à Abidjan ), mais aussi par des fonctions supports qui fournissent les grandes orientations depuis le siège.
Il faut le dire, cette task force structurée autour de monsieur Ayeyemi et comprenant notamment, la direction financière, la direction des risques et, entre autres, la direction commerciale, diffuse depuis le siège un ensemble de normes et de standards qui réduisent l’improvisation d’antan et muent Ecobank en une institution à part entière.
Mais, en dépit des prémices de résultats honorables affichés, Ecobank ne pourra pas longtemps faire l’économie d’une réflexion sur le sort de certaines filiales (Kenya, Tanzanie par exemple) de l’Afrique de l’Est qui plombent les résultats du groupe. La pertinence de la division de l’activité en branches corporate, PME et particuliers, permet une segmentation analytique nécessaire à une meilleure approche commerciale du marché sans forcément réduire les créances douteuses. Celles-ci ont progressé de 12%, passant de 948 millions de dollars en 2014 à 1,06 milliard en 2017. Le Nigéria détient 37% de ses créances douteuses devant l’UEMOA (19%).
L’exercice 2018 devra, pour définitivement inaugurer une nouvelle ère , confirmer celui de 2017 par des dividendes sonnants et trébuchants reversés aux milliers d’actionnaires accrochés à une valeur cotée à Abidjan, Accra et Lagos, en plongeon libre depuis 2014.