Le président Togolais, Faure Gnassingbé, a déploré ce vendredi, les effets négatifs de la crise socio-politique sur la croissance de l’économie.
« Nous devons reconnaître que récemment, des attitudes nourries par la fièvre de revendications politiques et sociales ont eu pour résultat de menacer la cohésion nationale, de fragiliser le lien social et d’infliger à notre économie une régression notable», a-t-il déclaré dans un discours à l’occasion de la commémoration du 58e anniversaire de l’accession du Togo à la souveraineté internationale.
Une situation qui, selon lui, «déleste» le pays du fruit «des nombreux efforts consentis pour promouvoir la croissance et le développement ».
Le pays traverse , en effet, une crise politique relative à une révision de la constitution, inscrite dans un Accord politique global (APG) signé le 20 aout 2006. L’opposition réclame notamment une modification qui prend en compte la limitation du nombre de mandats présidentiels avec effet immédiat, tandis que la majorité estime que « la loi ne dispose que pour l’avenir ».
Parallèlement à ces revendications, les fonctionnaires observent également depuis fin janvier 2018, des mouvements de grève quasi-hebdomadaire notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé.
En mission à Lomé début avril, une délégation du Fonds monétaire international (FMI) avait prévenu que ces tensions « font peser un risque sur les perspectives de croissance économique avec un impact négatif sur l’économie réelle et les recettes fiscales ».
« L’activité économique a connu un ralentissement au deuxième semestre suite aux troubles sociopolitiques. En conséquence, le taux de croissance de l’économie est estimé à 4,4% en 2017 contre 5,1% en 2016 », avait annoncé le FMI qui prévoit, par ailleurs, un « taux légèrement inférieure à 5% » pour 2018.